IMPACTS COVID-19 SUR LA STRUCTURE MACROECONOMIQUE DU SENEGAL : Reduction des revenus de 98% des ménages en milieu rural et 87%en milieu urbain (étude)

L’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), en partenariat avec SAIIA a organisé ce mardi 24 janvier 2023 un atelier de dissémination des résultats du projet CoMPRA (COVID-19 Macroeconomic Policy Response in Africa). Et selon M. Ahmadou Ly, chercheur à IPAR, par rapport aux résultats, 98% des ménages en milieu rural ont eu à voir une réduction de revenus et c’est 87% en milieu urbain.

« Il faut noter qu’en regardant le contexte du Sénégal, nous sommes une économie très informelle et que les activités socio-économiques ont été défavorablement affectés, les personnes ont eu des difficultés à faire face à la Covid et ce qu’on a noté par rapport aux résultats, 98% des ménages en milieu rural ont eu une réduction de revenus et c’est 87% en milieu urbain, ce qui est très important.
Le tissu économique a été fragilisé, il y a eu un déficit mais il faut quand même reconnaître que par rapport aux mesures qui ont été prises, ça a permis sur le très court terme d’atténuer les impacts qui étaient attendus sur la croissance », souligne M. Ahmadou Ly, chercheur à IPAR.

Parlant du projet, M Ly précise : « Dans le cadre de ce projet-là qui s’appelle CoMPRA (Covid Macroéconomic Policy Response In Africa, c’est-à-dire les réponses politiques macroéconomiques en Afrique. C’est un projet qui explore les réponses macroéconomiques des Etats face à la Covid-19 et leurs incidences sur le tissu socio-économique mais au-delà, l’objectif de ces études, est de voir est-ce que dans le contexte de la covid, les Etats ont amélioré, ont poussé vers des engagements plus importants sur la question du climat ».

Et M. Ahmadou Ly de rajouter : « Par rapport à la deuxième étude, nous avons regardé, est-ce que le Sénégal a eu à initier des programmes ou des activités en rapport avec le climat et nous avons noté qu’aucun programme, aucune activité importante n’était dédié à la question climatique à la question des politiques climatiques dans le contexte Covid-19 ».

Il poursuit : « Sur le domaine de l’énergie, le Séngal a fait d’importants pas sur l’action de l’amélioration de l’énergie renouvelable mais également sur les questions de transports, nous avons vu très récemment des infrastructures de transport mises en œuvre, que ça soit le BRT ou le TER qui vont améliorer, qui vont réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par contre, il y a des difficultés importantes pour mettre en œuvre la Contribution déterminée au niveau national (CDN) et en premier lieu, c’est l’accès au financement. Les besoins sont extrêmement importants, 13 milliards qui ont été exprimés par l’Etat du Sénégal à travers la CDN mais si l’on regarde la mobilisation des fonds qui ont été réalisés, on est très loin par rapport aux objectifs et il y a nécessité de renforcer les capacités et aussi les actions que l’Etat met en œuvre pour améliorer le taux de mobilisation des ressources ».

Quant à M. Seydina Ousmane Sène, conseil technique au Ministère de l’Economie du Plan et de la Coopération, il avance : « Cette journée de dissémination des résultats de deux importantes activités de recherche durant le Covid-19 a aujourd’hui proposé des instruments mais aussi des leviers d’action pour pouvoir préparer à l’Etat du Sénégal à orienter les politiques publiques vers la stabilité macroéconomique mais aussi la protection des communautés qui sont vulnérables et qui sont touchées par le choc, qui continue de fragiliser le système macroéconomique du pays.
Vous avez les subventions débloquées pour sauver le secteur de l’énergie, le secteur de l’agriculture, la souveraineté alimentaire ».
Il poursuit : « Tout le monde est affecté par ces chocs-là, même les grandes puissances, à savoir les Etats-Unis, l’Europe, sont touchés par ces chocs-là. Le Sénégal a réussi à contenir ces chocs-là et sur le terrain négatif de la croissance, nous ne sommes pas allés en profondeur, raison pour laquelle, nous sommes sortis pour avoir une croissance positive et pour projeter vers deux chiffres pour l’horizon 2035 ».

Saër DIAL

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