Arrestation des gardes du corps de Sonko lors de son audition : Maladresse ou provocation ?

A quoi jouent donc les autorités ? Alors que les faits pour lesquels ils sont interpellés ont eu lieu depuis la semaine dernière, la gendarmerie a attendu le jour de l’audition d’Ousmane Sonko pour arrêter six de ses gardes du corps. Faut-il y voir une nouvelle maladresse dans la gestion du cas Sonko ? Ou est-ce un acte de provocation visant à créer une nouvelle affaire sur l’affaire Sonko-Adji Sarr ? Eléments de réponse.

Décidément, il y a comme un acharnement qui empêche à l’autorité politique de bien réfléchir sur les actes qu’il pose à l’endroit du leader de Pastef, encore moins sur leur opportunité. Qu’est-ce qui a bien pu motiver l’arrestation des gardes du corps d’Ousmane Sonko le jour même de son audition sur le fond du dossier l’opposant à la masseuse Adji Sarr ?

En tout cas, la démarche est d’autant plus surprenante que les gendarmes avaient tout le loisir de le faire avant pour des faits qui remontent à la semaine dernière. Sans oublier le risque pris pour la sécurité du leader de Pastef qui s’est aussitôt retrouvé sans garde rapprochée.

Alors qu’Ousmane Sonko était dans le bureau du Doyen des juges d’instruction pour les besoins de son audition, six membres de sa garde rapprochée ont été arrêtés par la Gendarmerie. Les faits se sont passés au tribunal de grande instance (TGI) hors classe de Dakar.

Ces arrestations sont directement liées aux affrontements survenus la semaine dernière, précisément le 30 octobre dernier, à Tchicky (Mbour) dans le cadre du ‘’Némékou tour’’ du leader du parti Pastef Les Patriotes. En effet, des heurts y avaient opposé des éléments de la sécurité d’Ousmane Sonko et des militants de l’Alliance pour la République (Apr) et avaient causé plusieurs blessés.

L’acte pouvait être source d’affrontements

Seulement voilà, la question que beaucoup se posent depuis hier, est de savoir les raisons qui ont poussé à l’arrestation de quelques membres de la garde rapprochée de Sonko dans les locaux du Tribunal ? S’il est vrai qu’ils peuvent et doivent être arrêtés pour être entendus, pourquoi les autorités, par le biais de la Gendarmerie, n’ont pas tout simplement décerné des convocations aux présumés mis en cause dans ces affrontements survenus dans cette localité de Mbour ?

Une question très légitime qui a d’ailleurs poussé d’aucuns à penser que les autorités versent dans une certaine forme de provocation. Et pour cause, son audition avec Maham Kâ, doyen des juges d’instruction terminée, Ousmane Sonko a même refusé de quitter les locaux du Tribunal.

«Mon audition a pris fin et s’est très bien déroulée», a d’emblée soutenu Ousmane Sonko. Mais, il s’empresse de dénoncer : «Cependant, la gendarmerie de Macky Sall et Moussa Fall a attendu que je sois dans le bureau du Doyen des juges avec mes avocats pour kidnapper tous les éléments de ma sécurité et les conduire à Mbour, me laissant sans protection. Cette énième forfaiture ne passera pas.»

Une position du leader de Pastef largement partagée par nombre de voix autorisées qui n’ont pas manqué de réagir, via des publications dans les réseaux sociaux, faisant savoir que cela pouvait être source d’affrontements. Et le cas échéant, une énième affaire aurait pu être collée au leader de Pastef et à ses partisans pour, pourquoi pas, trouble à l’ordre. Décidément, l’obsession qu’elles ont pour Sonko peut conduire les autorités à faire tout et n’importe sans même en mesurer les conséquences.

Le Vrai Journal

Mamadou Nancy Fall
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