Dans le secteur du cacao, les producteurs sont les plus mal rémunérés. Si les différentes parties prenantes s’accordent sur le principe d’améliorer les conditions de vie de ceux-ci, les moyens pour y parvenir suscitent des désaccords entre pays producteurs et industriels.

Après avoir vu sa réunion organisée les 26 et 27 octobre à Bruxelles boudée par le Ghana et la Côte d’Ivoire, la Fondation mondiale du cacao (WCF) cherche à dénouer les tensions. Reconnaissant que cette absence a pesé sur les discussions portant sur la hausse des revenus aux producteurs, la lutte contre le travail infantile et la déforestation, l’organisation souligne que le dialogue entre les parties restera la norme.

Selon Chris Vincent, son président, les discussions devraient s’engager avec des groupes de travail établis par l’Initiative Cacao Côte d’Ivoire-Ghana (ICCIG) afin de mettre sur pied « un pacte économique pour un cacao durable ».

Parallèlement, souligne le responsable, les membres de l’organisation continueront de mettre en œuvre des investissements sur le terrain à travers leurs programmes de durabilité permettant « d’augmenter les revenus des producteurs en récompensant les pratiques culturales durables ».

Si ces déclarations sont de nature à apaiser les tensions, de nombreux observateurs attendent encore de voir si elles vont convaincre les régulateurs ivoirien et ghanéen du cacao d’autant plus que ceux-ci ont remis en cause par le passé, les initiatives de durabilité du cacao mises en œuvre par les entreprises.

Par ailleurs, il faut souligner qu’en plus d’avoir annoncé le boycott de la rencontre avec la WCF, le Conseil du Café-Cacao (CCC) et le Cocobod avaient également indiqué qu’ils n’assisteraient plus à aucune réunion du secteur en signe de protestation aux manœuvres des industriels qui négocieraient actuellement le différentiel d’origine du cacao à la baisse. Ceci alors même que les régulateurs ont décidé de ne plus vendre leurs fèves avec une prime négative à partir de la prochaine campagne 2023/2024.

Ecofin