Transport Aérien : « AIBD va mal ! », alerte le SUTTAAAS

Le syndicat Unique des Travailleurs du Transport Aérien et des Activités Annexes du Sénégal (SUTTAAAS) appelle le Président Macky Sall à un devoir de vigilance sur ce qui se passe au niveau de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Al­assane Ndoye et Cie ont pointé dans une déclaration parcourue par 24 Heures les maux qui assaillent «ce projet utile et ambitieux du Chef de l’état du Sénégal … challenge que l’histoire aéronautique a retenu pour l’éternité».

«Trois (03) ans après, des partenaires turcs ayant bénéficié du support total de l’État et des sénégalais pour gérer cet aéroport à travers une concession ne cessent de créer un nivellement vers le bas caractérisé par une absence d’investissements et une boulimie possessive qui se matérialise par la volonté même de récupérer les actions de la partie sénégalaise», ont-ils laissé entendre.

Le SUTAAAS pense que Macky Sall doit «siffler la fin de la récréation et arrêtés ces partenaires atypiques». Alassane Ndoye et ses camarades de révéler : «En réalité, ces actionnaires n’ont rien apporté pour mériter cette place de choix. Pour une simple comparaison le Handler NAS de l’aéroport d’Abidjan a investi plus de 20 milliards pour l’achat de matériels neufs là où les nôtres n’ont fait qu’acquérir un prêt actionnaire de 5 milliards au nom de la société LAS pour du matériel de seconde voire de troisième main avec le patrimoine déjà amorti de AHS donc pas d’argent sorti de leur poche».

Pointant du doigt la gestion, les syndicalistes se désolent. «Ce n’est pas plus reluisant car cet aéroport inauguré il y’a moins de 4 ans à des problèmes à tous les niveaux, entre autres : climatisation, toilettes avec presque plus de douchettes, tapis bagages arrivée/départ intermittent, problèmes d’étanchéité, tarification locative chère, informatique obsolète et aucun investissement depuis décembre 2017, déficit en termes de mobiliers de bureau : même des chaises pour travailler manquent dans cet aéroport», ont-ils fustigé.

Ils n’ont pas, par ailleurs, raté dans leur diatribe la société de Handling 2AS avec 51% des actions détenues par le Consortium Suma Limak ainsi que le gestionnaire LAS. «Nous faisons face à une surfacturation au niveau de la dette commerciale chiffrée à environ 10 milliards». Les syndicalistes de renchérir et de s’étonner : «Le prêt actionnaire a généré des intérêts estimés à presque 2 milliards, le matériel acheté à l’ouverture de la plateforme est aujourd’hui hors d’usage avec aucune explication venant des actionnaires. Quelle turpitude !» Et de poursuivre : «Mieux ce matériel n’a pas été dédouané et sur injonction de cette dernière la société a signé un moratoire et a versé à une société de transit inconnue 1 près d’1milliard jamais reversé à la douane qui a déjà couté la tête au Directeur des Achats Turc de 2AS qui est loin d’être le seul responsable de cette forfaiture».

«La suite est plus épique car les actionnaires ont commandité une étude via le cabinet KPMG et veulent recapitaliser la société qui a subi 2 années successives de pertes selon les dispositions de l’Ohada pour demander à la partie sénégalaise de mettre la main à la poche ou bien convertir les dettes en actions et devenir les actionnaires uniques de 2AS et avoir le chemin libre pour licencier qui ils veulent, en oubliant que 2020 est une année nulle pour le transport aérien mondial. L’autre manque de respect notoire est le projet d’investissement sur du matériel roulant avec un budget de 200 millions servant à acheter, transporter et dédouaner en cette période ou la relance des activités du transport aérien est de plus en plus probable».

Alassane Ndoye et Cie pense que «Summa fait de l’excellent boulot dans le BTP mais n’est pas une référence dans le transport aérien».

C’est pourquoi, ils demandent à Macky Sall de «reprendre notre souveraineté au niveau de 2AS et comme prévu par le pacte de stabilité social le SUTTAAAS sollicite la convocation du comité local du dialogue social afin de régler les problèmes multiples et multiformes de notre aéroport».

Les syndicalistes de dire : «les travailleurs des sociétés de sûreté étouffent à cause de conditions de travail d’une époque révolue, la restauration aérienne et standard de l’aéroport vit des moments très incertains ajouter à cela le retard lié à la mise à disposition du crédit de la relance du transport aérien». Et de conclure : «Ce cocktail fait que le SUTTAAAS ne restera pas inactif 2 si cette situation perdure et n’exclut aucune action dans le but de défendre le Sénégal et ses travailleurs».

24 heures

Dieyna SENE
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