Gambie: 3000 travailleurs fantômes dénichés par un audit au sein des fonctionnaires et des forces de sécurité

Entre les mois de mars et mai de cette année, le nouveau gouvernement gambien a effectué un audit au sein de ses fonctionnaires, et également, chose inédite, au sein de ses forces de sécurité.

Ce type d’exercice n’est pas une première pour le pays, mais il est utile pour le ministre des Finances afin de repérer les travailleurs fantômes pour pouvoir réduire les dépenses inutiles. C’était aussi l’une des attentes de la Banque mondiale en échange de son aide financière. Le résultat, dévoilé par le ministère de l’Information, prouve qu’un tel audit n’était pas inutile.

Au total, un peu plus de 3 000 travailleurs fantômes ont été recensés lors de cet audit. Des Gambiens payés jusqu’à présent pour travailler dans les ministères, dans les institutions publiques, dans l’armée ou encore au sein des services de renseignements. Mais qui ne se trouvaient en fait jamais à leur poste.

C’est un nombre record puisque lors du dernier exercice de ce type, en 2012, qui n’incluait pas les forces de sécurité, seuls 700 faux travailleurs avaient été détectés.

Deux millions d’euros d’économie

Ce chiffre peut s’expliquer de deux façons, selon Demba Jawo, le ministre de l’Information et de la Communication :

« En 2007, il y avait juste un peu plus de 28 000 personnes employées dans ces institutions. Et si l’on regarde en janvier 2017, il y en avait plus de 40 000, analyse-t-il. Donc vous voyez, il y a une grosse différence, et il est probable qu’à l’époque, sous le précédent régime, des gens étaient embauchés et payés par l’Etat sans avoir besoin de travailler pour lui. De plus après la crise et l’élection qui a vu perdre Yahya Jammeh, quand ce dernier est parti en exil, certains membres des forces de sécurité sont partis avec lui et d’autres ont quitté leur poste et ont disparu. »

En mettant fin au paiement de ces salaires, l’Etat devrait économiser plus de 2 millions d’euros (125 millions de dalasis) par an. Une somme non négligeable alors que le gouvernement cherche par tous les moyens à réduire la dette du pays qui équivaut à 120% du PIB gambien.

Source RFI

Dieyna SENE
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