Menaces environnementales sur la ville de Bargny : Le Rapen sonne l’alerte

Depuis le 09 Août dernier, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a divulgué son rapport sur l’état du climat dans le monde. Une occasion saisie par l’association de défense de l’environnement, Bargny coast Water Keeper membre de la grande Alliance Water Keeper basée aux Etats pour partager le rapport avec le réseau des associations pour la défense de l’environnement et la nature.

Le réseau des associations pour la protection de l’environnement et la nature (Rapen) a alerté le week-end dernier sur la situation environnementale de Bargny. Lors de la rencontre à Bargny, les environnementalistes ont alerté les menaces qui pèsent sur la planète, mais surtout sur les pays en développement. Selon eux, la ville de Bargny elle aussi, se trouve dans une zone rouge avec des menaces sur la biosphère et l’écosystème.

Aujourd’hui, ont-ils fait remarquer, la localité est devenue une bombe écologique parce que cernée de part en part, par des installations pollueuses.

En commençant par la Sococimindustries installée dans la zone depuis 1948, Fadel Wade coordonnateur du Rapen, et ses compagnons, renseignent que le taux de pollution due aux émissions de poussières qui se dégagent des cheminées et des carrières, dépasse de loin les normes de la direction de l’environnement et des établissements classés (Deec).  Ce à quoi s’ajoute une pollution sonore.

A la Sococim, s’ajoute la centrale à charbon qui ne fonctionne plus. Mais, dans son enceinte, sont installées des tonnes de charbon mal entreposées.

« Les risques sont très énormes en matière de pollution. Dans la centrale, il y a près de 80 mille tonnes de charbon qui sont là-bas mis en tas à même le sol sans des mesures élémentaires pour pouvoir respecter l’environnement », a signalé Daouda Gueye dit Larry, ingénieur membre du Rapen pour qui, la nappe phréatique au niveau de Bargny est déjà polluée.

« La nappe phréatique au niveau de Bargny

est polluée par cette centrale parce que des mesures avaient été faites avec le laboratoire de l’Ifan qui ont montré qu’il y a un taux d’hydrocarbure qui a dépassé les 400 mg.

C’est à dire que c’est sept fois plus que la norme. Même si la centrale ne marche pas, ce tas de charbon laisse dans l’air des matières particulières qui sont très élevées. Avec les mesures qui ont été faites, on a constaté que les poussières fines, ont dépassé de quatre fois les normes sénégalaises », a-t-il alerté.

Comme si cela ne suffisait pas, le réseau des associations pour la protection de l’environnement (Rapen) signale qu’une usine de sidérurgie est sur le point d’être construite à côté de la centrale à charbon. Ce qui est, pour Larry Gueye, dangereux pour la santé des populations de la zone.

« C’est extrêmement dangereux parce que la sidérurgie utilise plus de 5000 mètres cube d’eau par jour. Ce qui veut dire que ce sont 5000 m3 d’eau qui vont polluer les écosystèmes. C’est donc en contradiction par rapport aux engagements des nations unies », dénonce-t-il.

En plus, le port minéralier et vraquier est sur le point d’être opérationnel avec son lot de conséquences environnementales. « Ce sont de gros navires qui ne peuvent même pas accoster au port de Dakar qui venir ici. Ils polluent l’équivalent de 50000 véhicules. Cela veut dire qu’on est en train de créer une bombe écologique à Bargny », alertent les environnementalistes de Bargny.

Exclusif

Mamadou Nancy Fall
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