Mauritanie-Guidimakha: Lettre ouverte aux candidats à l’élection présidentielle

Nous avons cette amertume de  vous annoncer qu’au  Guidimakha, la terreur féodale sur  fond de continuité des coutumes esclavagistes  avec la complicité de l’administration locale fait des ravages.  Ce 23 Mai 2019, le village de Kininkoumou, non loin de la capitale région Selibaby, le gouverneur,  préfet,  procureur de la république et un nommé DIALLO représentant du ministère de l’orientation islamique ont provoqué intentionnellement avec préméditation un conflit entre les villageois sur fond d’un esclavage coutumier. La féodalité refuse aux personnes « castées » de diriger leurs propres mosquées et prières dans les villages.

Les villageois ce sont cotisés pour construire une nouvelle mosquée pour leur village, les féodaux et leurs soi-disant marabouts coutumiers refusent la place d’adjoint à l’imamat principal aux individus qu’ils considèrent comme d’ascendances serviles. L’affaire est dans le bureau du procureur de la république, elle traine depuis plusieurs mois, il refuse de trancher selon la loi et voilà qui  a fini par provoquer une bataille rangée causant plusieurs blessés graves.

Normalement, le poste de l’imamat est sanctionné en Mauritanie par un concours du ministère de l’orientation islamique. Les féodaux Soninké ont refusé de suivre cette règle et exigent que la mosquée soit sous la tutelle de leurs imams traditionnels très peu instruits qui déforment des versets coraniques pour asseoir l’endoctrinement de l’esclavage d’une manière religieuse. Ce que rejettent les victimes de l’esclavage coutumier au sein de cette communauté.

L’administration locale est complice, à chaque fois qu’une plainte sur des faits de l’esclavage leur est soumise, elle est aussitôt classée sans suite où réglée soi-disant à « l’amiable » en forçant la main aux victimes d’accepter de retirer où classer leur plainte  pour protéger, encourager les lobbies esclavagistes à  prospérer.

À l’heure actuelle, on nous parle d’une trentaine d’arrestations arbitraires, plusieurs blessés dans les rangs des populations et au sein des forces de l’ordre. Tout ça, parce qu’ils veulent imposer aux populations un esclavage qui ne dit pas son nom malgré son interdiction par la loi.

Le Guidimakha est à la merci de ces fonctionnaires véreux qui remontent des fausses informations à Nouakchott. Le ministère de l’intérieur et le département de la justice devraient prendre des mesures drastiques contre le gouverneur,  préfet,  procureur et le juge « cadi » de la ville de Selibaby,  rétablir l’ordre sur l’équité parfaite entre les populations. Le ministère de l’orientation islamique devrait faire le ménage parmi ces représentants dans le Guidimakha qui encouragent l’esclavage coutumier dans les villages provoquant des conflits. C’est loin d’être le premier cas dans la région.

Cette situation peu glorieuse peut dégénérer plus grave à tout moment à cause des mensonges de fonctionnaires  qui divisent  les populations en clan de citoyens inégaux. Le gouverneur et le préfet veulent forcer l’ouverture de la mosquée, ce qui va provoquer  inévitablement des rixes violentes entre  les villageois donc vaut mieux de prendre le devant avant le drame. Nous exigeons la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et détenues arbitrairement. C’est l’administration locale l’unique responsable de ce qui s’est passé à Kininkoumou et personne d’autre.

Nous demandons aux candidats à cette élection présidentielle de prendre l’engagement ferme de mettre fin à cette injustice dans la région du Guidimakha pour permettre aux villageois de vivre en toute quiétude. Le candidat qui prendra à bras le corps ce dossier en main, sera le futur président de la République Islamique de Mauritanie.

Harouna Dicko avec guidumakha.com

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