Le premier adjoint de la ville de Dakar répond à Macky : «Tu ne révoqueras personne !»

Quelques heures après la sortie du président Macky Sall contre les maires de l’opposition, les réactions du côté de la ville de Dakar ne se sont pas faites attendre. Premier adjoint au maire, Abass Fall a tiré à boulets rouges sur Macky Sall.

«Macky Sall après avoir essayé d’effacer Dakar des collectivités territoriales, après avoir tenté en vain de nommer un maire pour Dakar, après avoir été battu à Dakar et toujours rongé par cette défaite cuisante qui frôle l’humiliation, tente désespérément de menacer et de façon non courageuse le maire Barthélémy Dias de révocation. Les Dakarois attendent avec impatience qu’il passe à l’acte», a dénoncé le premier adjoint au maire de Dakar.

Il ajoute, «Cette souffrance tirée de cette défaite l’a rendu amer et il ne manque aucune occasion et de façon inconsciente de montrer sa rancœur. Il nous parle du respect des règles régissant les institutions, lui qui passe tout son temps à violer les règles institutionnelles, constitutionnelles et d’élégance républicaine. Macky Sall ne peut et ne doit aucunement nous donner des leçons en la matière. Ce qu’il refuse d’admettre, c’est que lui-même est sous révocation».

Non sans ajouter que «L’acte le concernant a été déjà décrété et établi. Il ne reste que la signature finale du peuple qui se fera en 2024. Auparavant, la première étape sera celle des élections législatives du 31 juillet 2022 qui va consacrer définitivement le divorce entre le peuple et un président qui appartient au passé».

Recevant les cahiers de doléances des syndicalistes, le président Macky Sall sans nommer, Dias fils signale, «On sera intransigeant sur les recrutements. Et ceci est valable pour les collectivités territoriales qui sont des démembrements de l’État. Il ne faut pas que les gens se fassent des illusions, ce sont des démembrements de l’État régis par les lois et règlements. En tant que président de la République, garant du bon fonctionnement des institutions, je ne laisserai aucune collectivité travailler en dehors du cadre réglementaire légal dans ce pays… ».

Avant d’ajouter : «Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut dans une République. Ce n’est pas possible. Il est soumis à la loi, s’il ne respecte pas la loi il est démis de ses fonctions, il est révoqué…».

Ancien gouverneur, le doyen Mbagnick Ndiaye fait savoir qu’il y a un décret de 2020. C’est le décret 2020-30 qui fixe l’organigramme des mairies, des communes, des chefs-lieux de région et des mairies de ville. Cet organigramme décrit le nombre de postes qu’il faut pourvoir et la qualité des agents.

Selon lui, «Tout maire qui va à l’encontre de ce décret court des risques d’être démis de ses fonctions, carrément d’être destitué, parce qu’on ne peut pas contredire un texte de la République, tel qu’un décret, tout en étant maire. C’est dire simplement que les maires des communes, chefs-lieux de région et les maires de ville ne peuvent pas se permettre de recruter à l’encontre de ce décret n’importe quand, n’importe comment et n’importe qui. Le décret est pris en application de la loi 2013-10 portant Code général des collectivités territoriales. Donc, s’il ne revient pas sur sa décision de recruter ces deux agents-là, il court le risques d’être démis de ses fonctions».

Le Mandat

Dieyna SENE
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