Alternances tardives et absence réelle de démocratie : descente aux enfers des partis traditionnels

L e Sénégal a connu l’épopée de grandes formations politiques d’obédience politique différente. De la Gauche à la Droite en passant par le Centre, des partis d’orientation socialiste, marixste-léniniste, libérale ont vu le jour en des moments de la marche politique du pays.

Ayant beaucoup travaillé dans la massification mais aussi et surtout dans la conscientisation des masses, ces partis comme le Parti socialiste (Ps), le Parti démocratique sénégalais (Pds), la Ligue démocratique/Mouvement du parti pour le travail (Ld-Mpt), le Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj-Pads), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) et plus tard l’Alliance des forces de progrès (Afp) ont retenu toutes les attentions.

Ceci, pour avoir largement contribué aux combats politiques sur le terrain pour un approfondissement de la démocratie au Sénégal. Mieux, pour une démocratie électorale qui a d’ailleurs mené à la première alternance en 2000, marquée par l’arrivée de Me Abdoulaye Wade au pouvoir.

Occupant la scène politique et étant au cœur de tous les débats, ces partis dits traditionnels semblent pourtant vivre une véritable descente aux enfers. En réalité, ils sont au crépuscule de leur vie, parce que ne représentant plus grand-chose sur l’échiquier politique. Une vérité et une réalité essentiellement dues à une démarche aux antipodes du contenu et du contenant des combats menés sur le terrain pendant plusieurs décennies.

Ce qui se comprend aisément à la lecture de ce qu’il se passe à l’intérieur de ces formations politiques qui sont minées par des tares congénitales à plusieurs niveaux. Elles sont particulièrement pour noms, absence de démocratie interne et alternances tardives.

Cas pour cas, la totalité des formations politiques traditionnelles ont entrepris des opérations de liquidation contre tous les aspirants au poste de secrétaire général.

L’exemple le plus patent est celui du Parti socialiste (Ps). Du Bloc démocratique sénégalais (Bds) en 1948 au Parti socialiste (Ps), il n’a connu que trois patrons au sommet de la pyramide. Il s’agit de Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Ousmane Tanor Dieng. L’actuelle patronne des Verts de Colobane n’étant que Secrétaire générale par intérim.

Le pire constat concerne le Parti démocratique sénégalais (Pds). Et pour cause, depuis sa création en août 1974, il n’y a qu’un seul Secrétaire général national qui se nomme Me Abdoulaye Wade. Comme pour dire, que c’est – jusqu’au moment où ces lignes sont écrites – 48 ans sans alternance.

Pour l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse refuse encore de céder le fauteuil malgré 23 ans à la tête de cette formation politique.

Pour les autres partis dits traditionnels, même s’il y a eu des alternances, elles se sont opérées de manière tardive ou le choix du successeur n’a pas fait l’unanimité. Il s’agit entre autres de la Ligue démocratique ou encore d’Aj-Pds où les deux principales têtes de pont ont voulu jouer aux gourmands.

Landing Savané et Mamadou Diop Decroix, malgré leur riche parcours politique ont fait éclabousser ce parti rempli d’histoires à cause de prébendes wadiennes.

Et, même si ces formations politiques sont encore dans le champ politique, force est de reconnaitre qu’une renaissance est devenue quasi-impossible. C’est la descente continue aux enfers…

S Le Vrai Journal

Momar Diack SECK
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