Autorité Incarnée, Politique à tout bout de Champ, Décisions ou Paroles Incongrues.. : les obsessions de ce Chef d’état

Les derniers développements des élections territoriales entre le Président Macky Sall, ses partisans, l’opposition et les populations montrent que le Sénégal est une démocratie où la sur incarnation de l’autorité politique a encore de beaux jours devant elle. La scène politique qui se présente devant nous est surplombée par des caudillos solitaires et narcissiques, des politiques omniprésents exerçant une autorité verticale, incarnée à l’extrême dans des relations privatisées qui relèguent le peuple, dans sa majorité, dans l’incompréhension, la frustration et la contestation. 24 Heures

Le Président de la République doit nous amener progressivement à un changement de comportement sociétal, mais en aucun cas de soumettre les populations successivement à des ordres et des contre-ordres qui font désordre. Et ce qui est encore plus sidérant, voire même gravissime, c’est que ce phénomène d’inversion des valeurs, mis en évidence par beaucoup d’actes posés et de cascade d’incohérences, montre que le Sénégal est en totale déliquescence. Cela ne peut que renforcer la responsabilité du Président de la République, dans celle-ci

La décoration d’un ministre en activité ?

Elle a soulevé un débat chez les puristes de la République. Un ministre en activité ne doit pas être décoré. Ça fait grabuge ! On ne peut être juge et partie ! «Ce qui importe est moins l’étendue de notre ignorance que le degré de fausseté de ce que nous croyons savoir», disait Mark Twain.

Cela nous amène à poser la question de savoir si le Président de la République consulte les services et compétences techniques, comme l’Inspection Générale d’État (IGE), avant de prendre des décisions. Nous ne le pensons pas !

Restons dans la foulée de cette Coupe d’Afrique des Nations, gagnée par les Lions de la Téranga, pour déceler une autre incongruité du ministre Abdoulaye Saydou Sow. Comment un ministre de la République, produit de l’ENA de surcroit, peut dire : «Il y a des gens qui sont allés jusqu’à chercher des marabouts pour que le Sénégal ne gagne pas» ? Bon, quand le syncrétisme religieux nous tient !

Le maintien de la fabrication de l’ennemi à travers la décentralisation

La pratique de la décentralisation au Sénégal, toujours inachevée, a fini de faire du Chef de l’Exécutif le pendant du joueur de flûte de Hamelin. Celui qui avec sa flûte et sa musique attira les rats de la ville de Hamelin (Allemagne) vers la rivière de Weser pour les noyer. Dans l’esprit de beaucoup de personne et de politiques élus dans les conseils municipaux et départementaux, si on ne travaille pas avec le Président de la République, on n’arrivera pas à développer sa commune ou son département. Une hérésie qui affecte les rapports politiques et publics.

Le Président Macky Sall a le devoir, sur cette question, de renverser la table et ne plus faire de cette décentralisation à la sénégalaise une arme de manipulation politique. En général, l’Exécutif s’appuie sur des piliers comme le vénal, argent principalement ; l’idéologie ; la compromission ; la contrainte, sexe principalement et l’Ego, ego surdimensionné principalement pour attirer ou tuer politiquement. Les conseillers élus sur la liste de la coalition «Gueum Sa Bopp» de Bougane Gueye Dani en constituent un exemple édifiant.

Dans cet exercice, comme ce fut le cas pour Idrissa Seck, le Pr Issa Sall et tant d’autres, l’objectif est d’amener la personne cible à adopter une attitude ou exécuter une action, si possible sans qu’il ait conscience de trahir les siens.

«C’est moi qui lui ai dit que s’il (Macky Sall, ndlr) m’aide à développer la Médina, je ferais tout ce qu’il attend de moi». Voilà que Bamba Fall s’enfonce et enfonce le Président Macky Sall dans un marchandage malsain. L’on se demande comment le Président de la République peut laisser percer un tel discours quand on sait que les populations de la Médina n’ont pas élus Bamba Fall Chef de l’État mais lui himself.

La Médina, comme toutes les autres communes du Sénégal, doivent bénéficier des politiques publiques sans considération d’une appartenance ou proximité politique ou non. Quand les mairies deviennent des «armes de guerre» contre l’État, il y a lieu de se demander si nos gouvernants sont légitimes ou illégitimes.

Tous les spécialistes de la Finance publique vous diront que les problèmes d’économie politique (influence des groupes d’intérêts sur le processus de décision public) peut inhiber les réformes susceptibles d’améliorer l’efficacité de la politique budgétaire.

Le Président Macky Sall ne doit pas cautionner une telle énormité. D’ailleurs Bamba Fall semble l’enfoncer encore plus quand il soutient que ce dernier mandat n’est pas politique mais de travail. Parle-t-il du mandat de Macky Sall ou du sien ?

Bamba Fall, docteur en quoi pour être reçu de 23 heures à 3 heures du matin ?

Ministres de second rang, conseillers dociles, parlement fantôme constituent le visage du régime de Macky Sall. Et voilà qu’un Bamba Fall accède au cabinet de la présidence de la République. Et cerise sur le gâteau, il dit être reçu de 23 heures à 3 heures du matin ! L’on se demande s’il est docteur en quoi pour discuter du Sénégal avec le détenteur de la magistrature suprême. Un conseiller de plus pour quelqu’un qui, du temps de Senghor ou Diouf, ne serait même pas recruté pour figurer parmi le personnel du garage. Combien d’universitaires, d’experts sont au Sénégal et ailleurs pour faire bénéficier de leurs connaissances et pratiques au pays ? Ils ne sont jamais reçus et sont ignorés totalement. Ce sont ceux qui renient leurs paroles ou courent derrière l’argent qui sont reçus entre les quatre murs du palais, comme Djibril Ngom, du nom du mandataire de Yewwi Askan Wi qui avait fui avec les listes de cette coalition, en perspective des locales de janvier 2022

Cheikh Tidiane Ba et les autres leaders politiques de Benno Bokk Yaakaar/ Médina sont humiliés

Le Président Macky Sall persiste dans sa logique de verticalité et de personnalisation de l’exercice de l’autorité politique. La nomination de Bamba sonne comme un désaveu total pour la bande à Cheikh Tidiane Ba, candidat battu de BBY, et Cie. Ils se sont battus, ont vu coulé le sang et in fine, leur adversaire les snobe en trônant parmi les proches membres de leur patron politique. Une telle situation aurait du convoquer une certaine horizontalité de la part du patron de l’Alliance Pour la République (Apr). Elle n’a jamais été de saison dans le parti présidentiel.

Le troisième mandat et les avocats du diable

Le départ du Président Macky Sall en 2024 est également un fait qui a fini de montrer cette verticalité du pouvoir sur des acteurs politiques. Des membres de l’Apr ont été écartés comme des malpropres pour avoir soutenu que ce mandat de 2019 à 2024 est le dernier. Montrant qu’il n’a pas entendu le général De Gaulle qui disait : «Mieux vaut partir cinq ans trôt que cinq minutes trop tard». Le scénario auquel on assiste est celui des courtisans, plumitifs, intellectuels et associations de masse qui appellent le Chef de l’État à prolonger son bail. Pour conserver leurs privilèges, conseillers, ministres, amis et autres thuriféraires ne manquent pas de lui seriner que le Sénégal a encore besoin de lui. Les avocats du diable oublient que ce discours ne porte plus au sein des populations, surtout les jeunes, de plus en plus lucides et vigilantes.

.qui dénaturent la République

La République du Sénégal est devenue méconnaissable aux yeux de l’opinion publique nationale, des Sénégalais de la Diaspora et des diplomates ou autres partenaires financiers au Sénégal. Les populations sont embarquées dans un train fou vers une destination inconnue. Ils sont nombreux à s’essayer à la description de ce train, de l’inconfort de ses wagons au fonctionnement de son moteur. Les institutions ne sont que l’ombre d’elles-mêmes, les deniers publics sont détournés, les scandales sans suite judiciaire foisonnent, le foncier est distribué de manière partisane, les enseignants ne sont plus dans les classes, «And Gueusseum» menace de bloquer le système sanitaire, aucune visibilité sur la gestion des ressources naturelles, la corruption est dans tous les secteurs de la vie de la Nation, etc. Est-il possible, alors, de confier notre destin à ce personnel politicien incompétent ou corrompu, qui vise bien d’autres objectifs que la concorde des Sénégalais et le bien-être du peuple ? Une partie du peuple s’est comptée ce 23 janvier 2022, à travers plusieurs grandes villes du pays. Le processus démocratique tel que nous le connaissons doit jouer sa dernière carte avec les élections législatives de juin 2022 et la présidentielle de 2024, en retournant dans la légalité, la transparence et la légitimité.

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Momar Diack SECK
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