Serigne Mouhammadou Bachir Mbacke : Symbole de la joie du Cheikh dans le service de Dieu

Il naquit à Koki juste au moment où Cheikh Ah­madou Bamba, son illustre père, entamait son exil au Gabon en 1895. Quand on l’annonça au Saint Homme, il dira : «Donnons-lui le nom du Prophète (PSL) qui symbolise la joie : El Bachir (PSL). C’est la preuve que nous éprouvons beaucoup de joie en accomplissant la volonté de Dieu».

Sa mère, Sokhna Mame Diop, habitant Koki est une des nombreuses petites-filles de Matar Ndoumbé le fon­dateur de la daara de Koki, de Serigne Ndiaga Issa Dièye, comme celles de Mame Thierno, de Serigne Moustapha, de Serigne Modou et Cheikh Awa Ball, de Soxna Astou Gawane et de celle de Serigne Mourtada Mbacké, etc.

Cheikh Ahmadou Bamba ne le vit que sept ans après sa naissance (les sept années d’exil). Il avait commencé ses études à Koki même où il était né.

Quand il rencontrait le Cheikh, il en était au chapitre du Coran «Bayaan» ou «Rahman» (la Miséricorde).

Mais, c’est sous les yeux de Cheikh Ahmadou Bamba et sous sa surveillance qu’il achèvera le Coran.

D’après tous les exégètes, il fut un sujet très brillant de la daara. Après avoir mémorisé le Coran et rédigé le Livre qu’il donna à son père, il restera aux côtés de celui-ci comme son scribe, son secrétaire, à l’écoute du savoir et à l’echo de la culture mouride.

A la disparition de Serigne Touba, Serigne Mouhammadou Bachir Mbacké sera au service de ses aînés, Serigne Mouhammadou Moustapha et Serigne Mouhammadou Fadel, qu’il assista très remarquablement tous les deux durant leurs charges respectives de khalif.

A Tip, non loin de Mbacké, il entreprit un grand domaine agricole qui est encore entretenu par ses descendants.

Nous devons à Serigne Muhammadou Bachir Mbacké le premier Magal de Porokhane car, c’est un de ses tali­bés qui découvrit la tombe de Sokhna Diarra Bousso que Serigne Bachir confirma comme contenant les restes de sa grand-mère.

Nous lui devons aussi un traité d’historiographie de son illustre père, en arabe : «Minanoul Baaxil Khadim» qui a beaucoup aidé les chercheurs à la découverte du fondateur du Mouridisme.

Enfin, pendant la deuxième guerre mondiale, al­ors que les Autorités coloniales «pétainistes en tête desquelles Pierre Boisson le Gouverneur général de l’époque suspectaient les talibés qui faisaient du commerce en faisant le va-et-vient entre le Sénégal et la Gambie, d’être de connivence avec les alliés du Général De Gaulle ou ses agents (De Gaulle en exil en Angleterre voulait occuper le Sénégal, une colonie française, pour lutter contre le Maréchal Pétain, chef de l’État français qui avait tendu la main aux allemands leurs ennemis communs), Serigne Mouhammadou Bachir Mbacké fit une brillante intervention par lettre au gouvernement Général, qui, par la presse «cloua le bec» à tous les ennemis ou détracteurs de la Muridiyya.

Il a dans la lettre, hautement apprécié le Marabout mouride et proprement défini ses rapports avec les disciples. Il y a démontré les occupations majeures des disciples dont le souci transcendait le rôle d’espionnage ou de délateurs.

Il disparut en 1966 pendant que tout le monde espérait, en pensant à lui, qu’il assumerait la succession de Serigne Mouhammadou Fadel Mbacké. Mais lui savait et avait déjà dit qu’il ne serait pas Khalif.

24 Heures

Momar Diack SECK
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