Le FMI a effectué du 27 avril au 11 mai 2023, une mission de négociation portant sur un nouveau programme économique et financier avec décaissement, de trois (3) ans couvrant la période juin 2023-juin 2026.
Cette mission qui a été conclue avec satisfaction, permettra de mobiliser un montant de 1 150 milliards de FCFA sur la période sous revue.
Ce nouveau programme est articulé autour de quatre (4) piliers :
➢ le renforcement de la gestion des finances publiques ;
➢ le renforcement de la gouvernance financière et l’amélioration du dispositif anti-blanchiment des capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme ;
➢ la réalisation d’une économie plus résiliente et inclusive ;
➢ le renforcement de la résilience aux changements climatiques.
Sur le volet des finances publiques, les reformes s’articuleront, notamment, autour du renforcement de la mobilisation des recettes fiscales en vue d’atteindre au moins un taux de pression fiscale de 20% à l’horizon 2025, pour permettre d’atteindre une cible de déficit budgétaire communautaire de 3% à cette échéance.
Dans le même sillage, les actions de maîtrise de la dette seront renforcées pour accélérer la baisse de l’encours actuel de 68,2% du PIB (soit en dessous du plafond communautaire de 70%) qui s’établira à 65,8 du PIB dès 2024. Également, la dette des entreprises publiques et parapublique, estimée à 7,8% du PIB, fera également l’objet d’un suivi particulier.
Par ailleurs, les efforts de rationalisation des subventions seront poursuivis durant le nouveau programme. Celles-ci passeront déjà pour le secteur de l’énergie de près de 1 000 milliards en 2022 à 450 milliards en 2023. Cependant, par un meilleur ciblage de ces subventions, les populations vulnérables seront préservées. A titre illustratif, la subvention sur le gaz butane de 1 123 FCFA soit 28% de son prix normal, sera maintenue pour ces populations, de même que celle de 27 FCFA par kilowatt/heure consommé sur la tranche sociale, soit 20% du coût réel. Pour le gasoil, l’Etat continue à supporter 65 FCFA/litre, soit 8% par rapport aux prix réel.
Concernant la gouvernance financière et l’amélioration du dispositif anti-blanchiment des capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme, les réformes porteront notamment sur le renforcement des attributions de l’OFNAC et la mise en œuvre accélérée des recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI) pour améliorer la position du Sénégal.
S’agissant du renforcement de la résilience et de l’inclusive e de l’économie, il s’agira d’une part, de poursuivre les efforts d’amélioration de l’environnement des affaires et de l’attractivité de la destination Sénégal, à travers notamment l’adoption d’un nouveau code des investissements. D’autre part, en matière de protection sociale, la base des bénéficiaires de bourse de sécurité familiale sera portée à un (1) million de ménages contre 316.000 actuellement et le montant de cette bourse, relevé à 35 000 FCFA contre 25.000 FCFA le trimestre présentement.
Enfin, concernant de la résilience climatique, axe important de ce nouveau programme, le Gouvernement s’évertuera à renforcer les politiques d’adaptation et d’atténuation des impacts du changement climatique à travers la mise en œuvre d’une batterie de réformes institutionnelles, organisationnelles et budgétaires pour mieux prendre en charge cette nouvelle problématique dans nos politiques publiques.