Négligence médicale : Les « cas isolés » sont en train de se généraliser !

Les décès dans les hôpitaux assimilés à des négligences médicales deviennent récurrents au Sénégal. Même si le ministre de la santé et de l’action sociale veut faire croire que ce qui s’est passé à Louga est « un cas isolé », la réalité sur le terrain est tout autre. Il urge de prendre les mesures idoines pour stopper cette hémorragie qui gangrène les structures de santé.

Alors que les sénégalais n’ont pas fini d’épiloguer sur le décès d’Astou Sokhna en couches à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga, d’autres scandales sont notés dans d’autres hôpitaux du pays.

En effet, au tribunal de Dakar, une sage‑femme et une gynécologue du centre de santé Nabil Choucair de la Patte‑d’oie ont fait face au juge la semaine dernière suite à une plainte d’un homme qui les accuse d’homicide volontaire sur la personne de son épouse. A l’en croire, la sage‑femme qui aidait la dame à accoucher a été assistée par deux gaillards.

Finalement, le bébé n’a pas survécu et le lendemain, son épouse a rendu l’âme du fait des atrocités qu’elle aurait subies le jour de l’accouchement.

Un cas presque similaire s’est produit à l’hôpital Dalal Jamm de Dakar où une femme en état de grossesse a rendu l’âme en fin de semaine dernière. Selon son mari, c’est au moment où elle était en train d’être acheminée à la salle d’opération où elle devait subir une césarienne qu’elle a perdu son enfant dans l’ascenseur où elle était bloquée.

Après avoir beaucoup saigné, elle a fini par rendre l’âme, par faute de sang malgré le fait qu’il soit allé à l’hôpital Fann pour trouver des poches de sang pour son épouse sur injonction du médecin traitant.

A Zi­guinchor aussi, une femme avait fait une sortie dans la presse, juste après le décès d’Astou Sokhna, pour expliquer comment elle a perdu ses quatre bébés dans des conditions pénibles.

La dernière en date s’est produite à l’hô­pital Cheikh Ibrahima Niasse de Kaolack, une histoire rocambolesque a été relayée par un homme dont le bébé malade a été accueilli par une équipe de l’hôpital qui, après l’avoir examiné, lui a annoncé son décès. Ensuite, le bébé qui est âgé d’une semaine a été acheminé à la morgue de l’hôpital et un certificat de décès remis à son père.

Mais ce dernier qui s’est rendu à la morgue pour constater le corps sans vie de son fils a été stupéfait de voir que le nourrisson qui était emballé dans un carton était encore en vie. Finalement, le bébé qui a été admis au service pédiatrique de l’hôpital a rendu l’âme.

Ces négligences venant du personnel médical deviennent récurrentes et le ministre de la santé ne semble pas mesurer l’ampleur de la situation pour le moins très grave. Pour cause, Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé devant les micros que l’incident qui s’est produit à Louga était un « cas isolé » et que la population ne devait pas généraliser.

Mais, au rythme où vont les « cas » et eu égard au traitement réservé aux patients dans les structures sanitaires, d’autre cas risqueront de se présenter. Autrement, ces « cas isolés » sont en train de se généraliser.

En plus de faire un diagnostic exhaustif au niveau des hôpitaux et autres structures de santé, il faut des mesures drastiques pour que le personnel médical pointé du doigt mette plus de sérieux dans le travail et qu’il réalise que la vie humaine est sacrée et qu’il ne faudrait en aucun cas jouer avec.

Surtout qu’ils sont tenus de respecter le serment d’Hippocrate qui dit : « au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, que l’on soit médecin, chirurgiens‑den­tistes ou sage‑femme avant de commencer promet et jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Et que leur souci premier sera de rétablir, de préser­ver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux ».

Journal Alerte

Pape Ismaïla CAMARA
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