Migration clandestine : 747 migrants secourus, 17 corps découverts sur un canot

Dans la seule journée de vendredi, les gardes-côtes ont dû gérer le sauvetage des passagers de 22 embarcations différentes. Certains des migrants secourus ont débarqué dès vendredi soir à bord de vedettes des gardes-côtes sur l’île italienne de Lampedusa. Mais pour la plupart, ils étaient attendus dans la journée en Sicile, en Sardaigne et dans le sud de l’Italie.

Ainsi, un navire irlandais engagé dans le dispositif européen Triton a conduit 410 migrants à Palerme, tandis qu’un patrouilleur de la marine italienne était attendu à la mi-journée à Pozzalo, dans le sud de l’île, avec un millier de migrants à bord. Et le navire britannique MHS Bulwark a débarqué 747 migrants secourus ces derniers jours à Tarante.

La journée de vendredi a également été marquée par la découverte de 17 corps sur un canot pneumatique dont les survivants ont été secourus par la marine italienne, qui n’a pas donné de précisions sur les causes possibles des décès. Celle de samedi s’annonçait plus calme. Les gardes-côtes, qui coordonnent les secours entre la Libye et l’Italie, ont reçu un seul appel au secours samedi matin.

Critiques du Vatican

Les gardes-côtes insistent régulièrement sur les conditions «extrêmes» endurées par les migrants: déshydratation, alternance de chaleur et de froid, violences subies avant le départ ou pendant la traversée. De nombreux migrants meurent également asphyxiés par des émanations des moteurs dans la soute, mais cela n’arrive pas sur les canots.

«Laisser mourir nos frères sur les embarcations dans le canal de Sicile est une atteinte à la vie», a dénoncé le pape François en recevant samedi matin les participants à un colloque de sciences et vie, citant également l’avortement, l’euthanasie, les accidents du travail, la malnutrition, le terrorisme, la guerre et la violence.

Parallèlement, le président du conseil pontifical chargé des migrants, Antonio Maria Veglio, a dénoncé sur Radio Vatican le système de quotas de réfugiés proposé par Bruxelles. «Je trouve cette décision peu humaine et peu chrétienne. L’immigration est un problème qu’il faut affronter au-delà de l’urgence. Il faut avoir un programme. C’est une réalité qui existe et qui ne fera qu’augmenter», a-t-il déclaré.

Pas d’accord avant juin

La Commission européenne a demandé mercredi aux Etats membres de l’UE de prendre en charge 40’000 demandeurs d’asile originaires de Syrie et d’Erythrée arrivés en Italie et Grèce, en signe de solidarité avec Rome et Athènes. Une proposition largement débattue samedi.

Pour le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière, elle doit être «un petit peu» modifiée. Et selon lui, aucun accord ne sera possible dès la réunion des ministres européens de l’Intérieur mi-juin à Luxembourg.

«On va avoir besoin d’un peu de temps, mais le principe est en tout cas le bon», a-t-il insisté. «C’est un travail de titan. Il s’agit aussi de régler la question de comment réagir si les réfugiés ne restent pas dans le pays attribué. L’Allemagne soutient l’instauration de quotas obligatoires.

Levée de boucliers

«De mémoire de diplomate, jamais une proposition n’a suscité autant de colère», a confié le représentant d’un Etat membre. L’idée d’un vote à la majorité qualifiée lors de la réunion à Luxembourg devrait être abandonnée, a-t-il confié. «Une douzaine de pays ont exprimé de très sérieuses réserves lors d’une première discussion mercredi entre les ambassadeurs auprès de l’UE», a indiqué un participant à l’AFP.

«Nous pouvons et nous devons faire plus» pour accueillir les migrants en Europe, mais en tenant compte de «la situation économique et financière» de chaque Etat membre, a pour sa part plaidé le premier ministre portugais. M. Passos Coelho.

Source lematin.ch

Dieyna SENE
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