La CPI confirme son mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo, Abidjan conteste

 

Cour pénale internationale maintient que Simone Gbagbo, épouse de l’ex-président ivoirien et accusée de crimes contre l’humanité, doit être jugée à La Haye. Mais Abidjan conteste la compétence de la CPI pour poursuivre l’ex-première dame.

L’Ivoirienne Simone Gbagbo doit être transférée à La Haye afin d’être poursuivie pour crimes contre l’humanité, a confirmé, hier mercredi 27 mai 2015, la Cour pénale internationale (CPI), alors que les procédures se poursuivent à Abidjan contre l’ex-Première dame.

Les juges de la CPI ont en effet confirmé en appel une décision prise en décembre par leurs confrères en première instance. « La Chambre d’appel estime qu’il convient de confirmer la décision contestée (par Abidjan, NDLR) », a déclaré le juge Piotr Hofmanski lors d’une audience publique à La Haye, où siège la CPI.

Cette dernière soupçonne Simone Gbagbo, épouse de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, de crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Cette crise, née du refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir à son rival et actuel président Alassane Ouattara, avait fait plus de 3 000 morts.

Un mandat d’arrêt de la CPI a été émis contre Mme Gbagbo, mais Abidjan refuse de lui livrer l’ex-Première dame, affirmant être en mesure de la poursuivre pour les mêmes crimes que ceux lui étant reprochés par la Cour.

La Côte d’Ivoire a dès lors soulevé une « exception d’irrecevabilité » pour contester la compétence de la CPI, qui ne peut poursuivre un suspect que si la justice nationale ne veut ou ne peut pas le poursuivre.

Atteinte à la sûreté de l’État

Mme Gbagbo a été condamnée en mars à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Un pourvoi en cassation a été annoncé alors qu’un autre procès pour des crimes de sang est prévu, mais à une date encore non déterminée.

Or, les juges de la CPI avaient estimé en décembre, dans une décision confirmée mercredi, que les autorités nationales de Côte d’Ivoire « ne prenaient pas de mesures tangibles » pour juger Mme Gbagbo pour les mêmes crimes que ceux allégués par la CPI.

Pour l’ONG Human Rights Watch, « la décision d’aujourd’hui lève tous les doutes possibles en ce qui concerne l’obligation de la Côte d’Ivoire de transférer Simone Gbagbo à La Haye ».

Le juge a néanmoins souligné que la décision confirmée était fondée « au moment où elle a été prise ».

Sous réserve de l’autorisation des juges, la Côte d’Ivoire pourrait en effet déposer une nouvelle demande d’irrecevabilité au vu « de circonstances exceptionnelles », indiquent les statuts de la Cour.

Laurent Gbagbo est emprisonné depuis trois ans à La Haye en attente de son procès pour crimes contre l’humanité, qui doit s’ouvrir en 2015 devant la CPI.

Source France 24

 

Dieyna SENE
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