Me Aya Boun Malick Diop, SG du SYTJUST «En 2023, la machine judiciaire se doit d’élucider les dossiers en souffrance qui tiennent en haleine le pays»

Secrétaire général du Sytjust, Me Aya Boun Diop est connu pour son franc-parler et ses positions tranchées sur les questions de défense des intérêts des professionnels du Droit. Témoin oculaire, depuis plus d’une décennie, des grandes mutations de l’appareil judiciaire, Me Diop s’est prononcé sur les objectifs et défis de la Justice pour l’année2023.

«Le défi le plus urgent est que l’État doit travailler à rendre la Justice encore plus indépendante. C’est possible parce que le Sénégal possède suffisamment de recueils juridiques qui garantissent l’indépendance de la Justice. Seulement, pour atteindre cet idéal, il faudrait que les acteurs de la Justice soient recrutés suffisamment et motivés. Parce que l’un des plus gros problèmes rencontrés porte sur le fait qu’i ln ‘y a pas suffisamment de ressources humaines. Mieux, on assiste de plus en plus à des démissions de magistrats, de greffiers… et cela a un impact négatif sur le service public», plaide le Secrétaire général du Sytjust.

Poursuivant, Me Diop revient sur les grands chantiers de Dame Justice pour l’année 2023.Pour la robe noire,

«l’année 2022 a été marquée par de grands dossiers politico-judiciaires, au nombre desquels le rapport de la Cour des comptes sur la gestion du fonds Force-Covid-19. Ma conviction est que les magistrats sénégalais sont, dans leur grande majorité, des gens dignes et libres. La preuve est que, dans plusieurs dossiers, la Justice a dit et bien dit le droit. Au cours de l’année 2023, la machine judiciaire doit se fixer pour objectif, l’élucidation de l’ensemble des dossiers en souffrance et, qui plus est, tiennent en haleine le pays».

Sur un autre registre, Me Diop s’est exprimé sur les cas des longues détentions et le surpeuplement des prisons.

«L’Etat doit recruter suffisamment de magistrats, de greffiers et d’administration de greffe. Lorsqu’il n’y a pas suffisamment de ressources humaines, il y aura forcément un impact sur la durée de traitement des dossiers. L’application de la mesure du bracelet électronique est une bonne chose, puisque participant à l’aménagement des peines. Mais c’est un préalable, comparaît à la question du renforcement des ressources humains qui est un impératif», assure Me Aya Boun Diop.

L’Obs

Pape Ismaïla CAMARA
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