25 jeunes sénégalais décédés dans la diaspora en de troubles circonstances : HSF charge l’Etat et exprime sa colère

Le silence troublant de l’Etat du Sénégal par rapport à la problématique de la Migration inquiète au plus haut degré Horizons Sans Frontières (HSF) qui, une fois de plus, a tapé sur la table. Cette organisation de défense des droits des migrants en conférence de presse ce vendredi pour célébrer la journée internationale du migrant, a dressé un tableau sombre de la situation de ces jeunes qui continuent de perdre la vie dans des situations non encore édifiées. 24 Heures

Comme pour les années précédentes, le chiffre est loin de connaitre une baisse. Selon le président de cet institut, «Pour l’année 2021, 25 jeunes sénégalais ont été assassinés ou morts dans des circonstances troubles dans la Diaspora. Ce qui veut dire qu’il y’a au moins 2 morts/mois». Expliquant que 60% de ces décès sont survenus en Europe, 24% en Amérique et le reste en Afrique».

Dressant leur bilan, ils ont aussi révélé que rien que dans le 1er trimestre de l’année 2021, prés de 15 300 africains ont été expulsés vers la Lybie.

Et pendant ce temps, dénonce Boubacar Sèye, l’Etat reste les bras croisés à ne rien faire. «Aucune démarche n’est menée de la part des autorités pour apporter des solutions face à la situation», a-t-il regretté.

«Les africains, proies faciles dans la Diaspora»

«Dans pareilles situations, nous souhaiterions que l’Etat proteste et se constitue partie civile pour au moins protéger et soulager ses fils qui deviennent aujourd’hui partout dans le monde, la proie facile contrairement aux autres nationalités. Si un américain été tué au Sénégal, le même jour la FBI viendrait mener des enquêtes sur les causes», a-t-il déploré.

Dénonçant un manque de volonté politique pour trouver des solutions au problème, Boubacar Sèye pense qu’aujourd’hui l’Etat devrait écouter les jeunes, leur redonner de la confiance et ne pas les abandonner comme c’est le cas.

Agence autonome en charge de la question migratoire

Horizons Sans Frontières (HSF) et Cie ont invité le gouvernement à mettre en place un ministère plein ou une agence autonome chargée de la question migratoire. Tout en proposant de nouvelles perspectives africaines mais surtout une justice sociale pour éviter le chaos au Sénégal. En ce sens, ils appellent l’Etat à diligenter même une conférence africaine sur la question.

«L’Etat doit penser à former sa jeunesse avec la découverte des hydrocarbures, sinon toutes ces richesses risquent de nous passer sous le nez», a prévenu Boubacar Sèye lors de cette rencontre.

Concernant le financement de la migration, M. Seye pense que désormais les européens vont ouvrir les yeux. «A chaque chose malheur est bon. Avec mon emprisonnement, l’Europe sera plus regardant sur ce point», déclare-t-il.

Il n’a pas terminé sans réclamer un statut particulier pour la femme dans ce genre de situation. Rappelant le cas de Mbayang Diop en Lybie.

«Personne ne nous écoute, aucune autorité n’accorde de l’importance à nos souffrances. Si nous avions ce que nous voulons dans notre pays, on n’allait pas le chercher ailleurs, mais le problème est que nous n’avons pas le choix. J’ai fais pas mal de métiers comme la maçonnerie, la pêche, l’agriculture avant de partir, mais on ne parvient pas à gagner sa vie», a laissé entendre Modou Thiaw un rapatrié venu prendre part à la rencontre.

Dieyna SENE
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