Préparatifs noël dans la banlieue : Les porcs sont rares et inquiètent les éleveurs

A la veille des fêtes de Noël, les porcs se font rares. Constat effectué au niveau de certaines porcheries de Pikine dont Diamaguène et Thiaroye où les éleveurs interrogés ont eu à étaler leurs craintes sur la baisse de leurs revenus avant de solliciter l’appui de l’Etat. Le Mandat

Les porcs se font rares actuellement à quelques jours de Noël, fête chrétienne marquant la nativité de Jésus Christ. Un tour au niveau des porcheries de la banlieue dont Diamaguène et Thiaroye sur mer nous ont permis de faire les constats de ce manque de porcs.

Vendeuse de porc établie à Diamaguène, Marianne Gomis « Pour le moment, il n’y a pas de porcs. Car, c’est cher vers l’intérieur du pays. Ce qui fait qu’aujourd’hui qu’avec l’approche de la fête, nous avons des craintes pour pouvoir satisfaire la clientèle ». Un avis partagé par leurs camarades éleveurs établis au niveau de la porcherie de Thiaroye sur mer.

Sur les lieux même, c’est un calme plat qui y règne. Les enclos de porcs sont presque vides. Et les éleveurs rencontrés ont tenu à exprimer leurs inquiétudes sur l’approvisionnement correct en porcs très prisé en cette période de fête de Noël. « Pour l’instant, on a une rupture de porcs. Avoir un porc, pose problème. Et cela risque de se répercuter. Nous allons parfois en brousse pour chercher des porcs. Mais, nous revenons à vide » s’indigne Manou Mendy.

Sur les raisons de cette rareté de porcs, Vincent Mendy s’explique « Il ya tout d’abord la maladie de la Covid19 qui avait interrompu la chaîne d’approvisionnement. Car avec l’arrêt du trafic interurbain, on avait du mal à transporter le porc. Ensuite, il y a le phénomène d’exportation des porcs vers l’étranger. Car les bissau-guinéens viennent ici acheter nos porcs pour les revendre dans leurs pays. Enfin, il y a les tracasseries sur les routes et le manque de vétérinaires. Car vous achetez un porc vers l’intérieur du pays mais pour le transporter, cela pose problème. Les policiers et les gendarmes vous fatiguent un papier signé par un vétérinaire. Or, vous ne trouvez pas de vétérinaire dans les localités où vous achetez les porcs. C’est une situation désagréable ».

Ces éleveurs de la porcherie de Thiaroye sur mer ont saisi l’opportunité de notre visite pour étaler leurs difficultés qui ont pour noms accès difficile au foncier, manque aliments de bétail et eau potable entre autres.

« Nous avons des problèmes pour l’accès au foncier pour ce site. Car à chaque reprise, une personne se présente pour nous dire que ce site lui appartient. Or, ça fait plus de 70 ans que nous sommes établis sur ce site. Car ce sont nos grands- parents qui étaient établis sur ce site. Mais aujourd’hui, nous sommes inquiets » déplore Vincent Mendy. Et de poursuivre « Il y a le problème d’éclairage public, le manque d’eau potable, la mauvaise qualité des ouvrages car vous voyez que notre espace est clôturé par des zincs. Et en période hivernale quand il y a du vent c’est la catastrophe. L’assainissement pose aussi problème ici. Nous voulons être dans l’approvisionnement en aliments de bétail ».

Ces éleveurs de porcs qui se disent impactés durement par le Covid 19 qui avaient interrompu leur système d’approvisionnement et baissé considérablement leurs revenus demandent un accompagnement pour la facilitation du transport pour leurs porcs et l’octroi en aliments de bétail, la vaccination du bétail, la mise en place d’un abattoir moderne avec un bon réseau d’assainissement et un appui en financements pour la relance de leurs activités économiques.

Le Mandat

Pape Ismaïla CAMARA
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