Une trentaine de postulants à la Présidentielle du Niger : les principaux candidats et les défis en attente

Une trentaine de candidats sont en lice pour la succession de Mahamadou Issoufou. Ce dernier n’a pas pu briguer un troisième mandat en raison d’un double verrou constitutionnel.

Le Niger organise des élections générales en cette fin d’année. Des régionales et des locales mais aussi des élections présidentielle et législative. Le président sortant Mahamadou Issoufou ne se représente pas après ses deux mandats. Ce sont les premières élections qui doivent consacrer une alternance démocratique dans le pays depuis l’indépendance. Le processus démocratique a été perturbé par trois coups d’Etats en 1996, 1999 et 2010.

Une trentaine de candidats se présente à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020. Cette pléthore de candidatures constitue une première dans le pays. Il n’y avait que 15 candidats au dernier scrutin présidentiel de 2016.

Qui sont les principaux candidats ?

Parmi les principaux candidats en lice pour succéder à Mahamadou Issoufou, on peut citer Bazoum Mohamed qui est le dauphin du président sortant. Il brigue la magistrature suprême pour la première fois.

Il y a également Mahamane Ousmane, le premier président élu démocratiquement au Niger en 1993. Aux élections de 2011 et 2016 il est arrivé en 4e position.

Seini Oumarou, ancien Premier ministre du défunt président Mamadou Tandja, est aussi candidat. Il était qualifié au second tour de la présidentielle de 2011 organisée par la junte dirigé par le général Salou Djibo. Mahamadou Issoufou, l’actuel président sortira vainqueur de ce scrutin. Mais en 2016, Seini Oumarou a régressé pour se retrouver en 3e position juste après Hama Amadou.

Ce dernier a vu sa candidature cette année invalidée par la Cour constitutionnelle pour avoir été condamné dans une affaire de trafic d’enfants en 2017.

Sa consigne de vote pour la présidentielle pourrait jouer un rôle. Il a, en effet, appelé ses militants à voter pour Mahamane Ousmane le 27 décembre. Selon l’analyste politique nigérien le Dr Soulèye Adji, en faisant ce choix « Hama Amadou créé une dynamique, un momentum tout à fait important pour le candidat Mahamane Ousmane qui sera en bonne position pour le second tour ».

L’ancien putschiste Salou Djibo qui a dirigé le coup d’Etat de 2010 ayant renversé Mamadou Tandja, est aussi candidat. Il se présente sous les couleurs d’un nouveau parti : Paix Justice Progrès.

Albadé Abouba du Mouvement Patriotique pour la République est également en lice. Il a été plusieurs fois ministres. Son parti est assez bien représenté à l’Assemblée nationale sortante avec 13 députés.

Ibrahim Yacouba, ancien ministre des affaires étrangères de Mahamadou Issoufou brigue aussi la magistrature suprême. Il a recueilli un peu moins de 5% de votes à l’élection présidentielle de 2016.

Les autres candidats à l’élection présidentielle

  1. Abdallah Souleymane, du parti « Niger En Avant » (NIGERENA) ;
  2. Abdoul Kadri Oumarou Alfa, du Groupement GAYYA ZABBE ;
  3. Amadou Boubacar Cissé, de l’Union pour la Démocratie et la République (UDR TABBAT) ;
  4. Amadou Issoufou Saïdou, Candidat Indépendant ;
  5. Amadou Ousmane, du parti ADEN Karkara ;
  6. Djibril Baré Maïnassara, de l’Union des Forces Populaires pour la Démocratie et le Progrès (UDFP SAWABA) ;
  7. Hamidou Mamadou Abdou, du Rassemblement National Africain (RANAA) ;
  8. Hassane Barazé Moussa, de l’Alliance Nigérienne pour la Démocratie et le Progrès (ANDP-Zaman Lahiya);
  9. Ibrahim Gado, du Conseil Républicain pour le Progrès et la Démocratie (CRPD-SULHU) ;
  10. Idi Ango Ousmane, de l’Alliance pour la Démocratie et la République (ADR-Mahita) ;
  11. Idrissa Issoufou, du Mouvement Citoyen pour le Développement (MCD, Jarumin Talakawa) ;
  12. Intinicar Alhassane, du Parti Nigérien pour la Paix et le Développement (PNPD AKAL KASSA)
  13. Ismael Oumarou Idé, du FANN-Niger Kama Kanka
  14. Kané Kadaouré Habibou, de Synergie des Démocrates pour la République (SDR-Sabuwa) ;
  15. Mahaman Hamissou Moumouni, du Parti pour la Justice et le Développement (PJD-Hakika);
  16. Mamadou Doulla Talata, de RSP A’Adili ;
  17. Mounkaila Issa, du Rassemblement Nigérien pour la Démocratie et la Paix (RNDP- Aneima Bani zoumbou) ;
  18. Moustapha Mamadou Moustapha, de PRPN Haskin Gari ;
  19. Nayoussa Nassirou, de CDPS Cigaban Kassa ;
  20. Omar Hamidou Tchiana, de l’Alliance des Mouvements pour l’Emergence du Niger (AMEN-AMIN);
  21. Oumarou Abdourahamane, de l’UNPP Incin Africa ;
  22. Oumarou Malam Alma, du Rassemblement pour la Paix et le Progrès (RPP-Farilla) ;
  23. Sagbo Adolphe, de PS Imani ;
  24. Souleymane Garba, de PNC Mulura.

 

Les défis qui attendent le prochain président

Insécurité

La sécurité constitue sans nul doute le défi majeur auquel le prochain président doit faire face. Le pays fait face à l’insécurité au sud-est dans la région de Diffa frontalière avec le Nigéria. Les incursions des éléments de Boko Haram endeuillent des familles et perturbent la quiétude des populations. La dernière attaque en date remonte à la nuit du 12 au 13 décembre et a fait une trentaine de morts à Toumour. Le village a été incendié par les assaillants. Dans la partie nord-ouest du pays, la région de Tillabéry qui fait frontière avec le Mali sévissent des attaques perpétrées par des groupes armés terroristes.

Bonne gouvernance

Les différents candidats font de la bonne gouvernance un thème essentiel de leur campagne. Mais pour Maman Wada de l’association nigérienne de lutte contre la corruption, la bonne gouvernance est plus dans le discours que dans la pratique « au Niger, la conquête du pouvoir se fait par alliance, se fait par distribution de postes et de rôles, cela n’est pas loin de pratiques corruptives », déclare-t-il à la BBC. Il espère que le prochain président fera en sorte qu’une loi anticorruption soit adoptée dans le pays.

BBC Afrique

Pape Ismaïla CAMARA
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