Absence d’électricité et d’eau potable à Dar-Es Salam : Les populations en colère interpellent les pouvoirs publics

N ombreux étaient les habitants du village de Dar-Es Salam, dans la commune Simbandi Brassou, à prendre part, jeudi 24 décembre, à un point de presse pour réclamer, à tue-tête, l’électrification de leur localité traversée par la route nationale N°6 (RN6, communément appelée «Route du Sud).

Les populations qui ont arboré des brassards rouges ont exprimé leur colère mêlée de déception face au manque de ces services sociaux de base, avec à la clé des désagréments énormes jusque sur le vécu des femmes dans leurs activités quotidiennes. Ils menacent de tourner le dos à toute activité politique, si leur requête demeure lettre morte

En n lieu et place d’une marche pacifique, à laquelle elles ont renoncé en raison des risques sanitaires liés au coronavirus, les populations du village de Dar-Es-Salam, dans la commune de Simbandi Brassou (département de Goudomp) ont organisé, avant-hier jeudi, un point de presse, brassards et foulards rouges en bandoulière, pour réclamer l’électrification de leur localité, seul foyer selon eux à s’éclairer toujours à la lampe tempête dans cette partie du Brassou.

Moulaye Ficou, conseiller municipal à Simbandi Brassou et un habitant Dar-Es Salam, faisant office de porte-parole du jour, note que «les populations du village de Dar-Es Salam, dans la région de Sédhiou, département de Goudomp et commune de Simbandi Brassou, appellent la communauté nationale et la presse à venir constater le dénuement en infrastructures sociales de base dans ce village. Notre besoin primaire et fonctionnel est l’électrification de DarEs Salam. C’est une injustice que nous sommes en train de subir ? Car, comment comprendre que ce village qui fait plus de 700 habitants ne soit pas électrifié alors que nous sommes entourés de deux villages à savoir Sansancoutoto et Boukaricounda qui sont déjà électrifiés ?» Karamo Gassama, un autre membre de l’organisation de ce point de presse, d’ajouter : «nous réclamons sans délai l’électrification de ce village. Nos enfants qui vont à l’école en souffrent. Ils allument des lampes tempêtes ou des bougies pour apprendre leurs leçons, en ce 21e siècle ; c’est inadmissible !», s’exclame-t-il.

A Dar-Es Salam, il n’existe aucun point d’eau potable, si l’on en croit toujours les manifestants. «Figurez-vous aussi que sans électricité nous vivons ici à la merci des risques de maladies hydriques car on n’a pas accès à l’eau potable. Pour boire, il faut aller tirer de l’eau dans les puits traditionnels», dit-il. Les femmes aux avant-postes de cette mobilisation sont obligées d’envoyer leurs céréales vers Simbandi Brassou ou Tanaff pour les transformer. «Nous les femmes en souffrons beaucoup. Pour transformer nos céréales, nous nous déplaçons jusqu’à Simbandi Brassou ou Tanaff, soit 5 à 10 kilomètres, avec tous les risques liés au déplacement», se désole la dame Maïmouna Mané une manifestante.

Les manifestants, environs deux cents personnes, menacent de ne pas voter lors des prochaines consultations électorales, si la situation reste en l’état. Karamo Gassama et Moulaye Ficou ont fini par conclure que «si l’Etat ne fait aucun effort pour nous tirer de cette situation de précarité, nous n’allons pas voter lors des prochaines élections.

Sud Quotidien

Pape Ismaïla CAMARA
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