Sortir de la tyrannie et de l’arrogance

Dans un pays où le Président fait la loi au vu et au su de tout le monde, protège sans état d’âme sa famille, ses amis et ses courtisans, filtre les dossiers judiciaires à la tête du client, abrutit l’assemblée nationale et discrédite ses propres juges, demander aux hommes politiques de respecter les institutions relève de l’hypocrisie et de la fumisterie. D’une manière ou d’une autre, à un moment où à un autre, il faudra mettre fin à cette mascarade de l’Etat-Parti dont les appendices intolérants étouffent les plus élémentaires des principes démocratiques.

Le Sénégal tourne en rond depuis plusieurs années à cause justement de cette propension du Pouvoir régnant à se transformer en Démiurge tout-puissant de la République au mépris des droits des citoyens et de la crédibilité des institutions.

Mais ce pays est un drame qui adore le principe de l’éternel recommencement. Les mêmes grandes gueules qui s’égosillaient hier -à juste titre le plus souvent- contre Abdoulaye Wade et son autoritarisme s’accommodent sagement et lâchement de la tyrannie sectaire et de l’arrogance injustifiable de Macky Sall, tous assis sur des privilèges matériels inespérés dont ils travaillent à la perpétuation, tournant en dérision leur propre dignité. Au sens sartrien du terme, on les assimile à des salauds !

C’est à ce cynisme tourbillonnant au gré des majorités politiques mécanisées au carburant de la corruption qu’il urge de mettre fin une fois pour toutes. Une œuvre collectivement nationale qui requiert l’abandon de l’égoïsme naturel qui dort en chacun/chacune de nous au profit de l’intérêt supérieur que doit être le Sénégal.

Même si pour certains cette quête équivaut à leur demander de toucher la lune du doigt, il faudra bien un début à cette révolution des mentalités. Aujourd’hui ou demain. Ou jamais, si telle devait être la volonté populaire.

Momar Dieng

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