Situation du marche à dix jours de la tabaski 2022 Le casse-tête du mouton pour les pères de familles

C’est encore l’expectative chez des parents, malgré la ruée de quelques responsables de familles vers des points de vente de moutons, à quelques jours de la Tabaski. Cependant, les prix des petits ruminants ne sont pas encore à la portée de tous les portemonnaies, nonobstant les subventions déclarées de l’État du Sénégal, notamment sur l’aliment de bétail et la suppression des taxes, pour pallier cette conjoncture. Une immersion au niveau de points de vente de moutons récemment aménagés, en prélude de cette grande fête musulmane (Aïd-al Kabir ou Tabaski) a permis de faire le constat. Sud quotidien

Comme à l’accoutumée, le terrain de football des Parcelles-Assainies Unité 22 de Dakar, situé derrière le Commissariat de Police, commence à être transformé en point de vente de moutons, à quelques jours de la Tabaski.

Les bêlements assourdissants de petits ruminants rythment le quotidien des voisins et riverains. Un tour sur place a permis de constater un afflux de responsables de familles, qui sont venus négocier des béliers exposés là, en perspective de cette grande fête musulmane, également appelée Aïd-al Kabir

Arrivé sur le site de la bergerie vers treize heures (13h), il a été remarqué un sexagénaire en djellaba, qui a identifié le mouton qu’il désire. Après quoi, il se met à négocier le prix avec le vendeur. Mais, les deux ne sont pas parvenus à trouver un terrain d’entente, à la suite d’une assez longue discussion.

Interrogé, l’homme d’âge mûr ayant préféré garder l’anonymat, fait savoir qu’il a proposé la «somme maximum», étant à sa portée, soit deux cent mille francs CFA (200.000 francs CFA), mais que le marchand demande deux cent trente mille francs CFA (230.000 francs CFA). Ce qui a conduit à l’impasse. «Je ne peux pas dépasser 200.000 francs CFA parce que d’autres urgences pourraient advenir à tout moment, après la Tabaski.

D’ailleurs, je viens de payer quatre cent cinquante mille francs CFA (450.000 francs CFA) pour les frais de santé de ma femme, qui avait subi une opération chirurgicale», regrette le père de famille. Toutefois, il reste optimiste quant aux jours à venir. «Dès la semaine prochaine, Dakar sera bien approvisionné en moutons. De quoi faire sensiblement chuter les prix», indique le vieux, optimiste, sous le soleil ardant.

La hausse des prix des aliments de bétail, principale cause de la cherté des moutons

Répondant au nom d’Elhadj Fofana, l’éleveur en question explique à son tour pourquoi il n’a pas pu s’accorder avec le sexagénaire, à l’issue du marchandage. «Le coût de la vie est très cher. La provende me coûte au minimum 25.000 franc CFA par journée, sans compter les dépenses que j’effectue pour mes propres besoins de consommation. Le sac de tourteau se vend à plus de 14. 000 francs CFA.

Le sac de foin qui s’achetait à 4.500, vaut actuellement 6.000 francs CFA. C’est dur, c’est trop dur ! Si je n’ai pas pu lui vendre le mouton, c’est bien parce que celui-ci m’a coûté plus que la somme qu’il m’a proposée. Imagine que je vende à perte, ceci mettrait un coup d’arrêt à mes activités d’éleveur de bétail. Or j’apprécie ce métier. J’aimerais que tout le monde puisse disposer d’un bélier ; sauf que la situation actuelle est critique, malheureusement», se désole le jeune éleveur, la vingtaine, aux lèvres touffues. M. Fofana n’y va pas par quatre chemins pour battre en brèche la déclaration du ministre de l’Elevage et des Productions animales, Aly Saleh Diop, qui avait jugé, lors de la rencontre «Gouvernement face à la presse», le 23 juin dernier, «assez satisfaisante» la situation d’approvisionnement du marché local en moutons.

Selon le jeune homme, jusque-là, «il y a un manque criard de moutons à Dakar». Dans la même veine, il reconnaît, malgré tout, avoir déjà vendu quelques têtes de petits ruminants. «J’attends de nouveaux troupeaux de moutons. La livraison va se faire ce soir. Il y a également du bétail qui viendra de Gossas et aussi près de Kaolack», annonce le vendeur, déplorant du coup l’embargo des pays de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre le Mali, ayant porté, d’après lui, des «préjudices au marché de bétail».

Sud quotidien

Momar Diack SECK
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