Ils sont tous les trois empêtrés dans des problèmes politiques avec l’opinion publique. Le peuple, dans sa majorité, les considère plus ou moins comme des objets politiques loin du désirable.
Macky Sall en pleine campagne de réaction…
Les enjeux de la situation font de Macky Sall un président coincé entre son image détricotée par, le «ni oui, ni non» sur le troisième mandat, les évènements qui ont secoué le Sénégal entre les 3 et 8 mars 2021, l’investissement colossal sur le Train Express Régional (TER) qui le calfeutre dans les fentes abyssales de la France et son attitude ou celles de ses partisans contre l’opposition, notamment Ousmane Sonko de Pastef. Ces faits et leurs corolaires résument, grosso modo une combinaison des perceptions et de croyance que l’opinion publique sénégalais a de son Chef de l’État.
L’image de proximité entre le président Sall et les populations s’effrite de plus en plus. Et le sommet de Paris qui vient de fermer ses rideaux est venu y ajouter une couche. Malgré le grabuge noté, tout juste entre fin mars et avril 2021, avec tous les meetings et méga-meetings organisés par la coalition Benno bokk Yakaar un peu partout dans le Sénégal et les millions injectés au niveau des populations, la problématique reste intacte. Macky Sall reste dans une zone d’inconfort politique et il faut s’extirper de cette fosse des indésirables le plus rapidement possible à la lumière des prochaines élections locales.
C’est pourquoi, l’annonce d’une tournée économique à l’intérieur du pays participe à refaire un nouveau positionnement politique et refaire sa cote de popularité. Le premier acte d’un effet de contamination à venir.
Avec l’approche de l’hivernage, le monde rural est ciblé pour prendre le pouls des paysans et essayer de corriger avant d’affronter les centres urbains où il est très difficile de manœuvrer. Alors bonjour la campagne de réaction de Macky Sall à ces multiples et négatifs évènements et faits qui sera un bol d’oxygène pour ses futurs soldats au sein des collectivités locales du Sénégal.
Sonko refuse d’être ce boulet à enfoncer dans la fosse…
Encastré aux abords de la fosse politique nauséabonde, le député Ousmane Sonko a reçu des salves venant de Adji Sarr et des pics des proches de Macky Sall sur sa récente visite à Touba. Tout sera fait pour le précipiter dans le cercle des indésirables politiques.
« Sonko échoue à tromper Serigne Mountakha», dixit le journaliste Madiambal Diagne ; «Qui peut encore douter du «génie politique» de Sonko» ou « Comment Sonko, peut-il, un seul instant, croire être chef de l’État en 2024 ?», s’interrogeait Ibrahima Sène ; « À Touba, le discours a été clair, net et précis et est adressé à Ousmane Sonko», révélait Malick Wade Guèye.
Le niet catégorique du Procureur de la République dans sa volonté de se rendre à une invitation au Togo pour assister aux «États généraux de l’Eco», alors qu’il est sous contrôle judiciaire. Une ligne d’attaque linéaire est tout tracé pour Sonko avec ses démêlés judiciaires dans l’affaire Adji Sarr.
Entre Ousmane Sonko et Macky Sall, le cadrage des enjeux se déroule. La majorité présidentielle fera tout pour extirper le leader de Pastef da la liste de départ pour 2024. Entre temps, le modus opérandi est de l’éloigner de l’opinion publique. Tâche très ardue pour Macky et ses ouailles, le monsieur est dans la vraie dimension d’une campagne de cause qu’il a menée bien avant son éviction de l’administration Sénégalaise.
D’où sa popularité et son ascension fulgurante sur la scène politique. L’équation qui reste entière pour Ousmane Sonko, c’est de résoudre les contrecoups de l’affaire Adji Sarr sur son image. Va-t-il le réussir à le faire ? En tout cas, il a observé depuis lors une position d’observateur de la scène politique et continue de tendre les oreilles pour scruter les meilleurs moments pour attaquer le régime.
Idrissa Seck en mode re-lifting…
Le président du parti Rewmi est, lui aussi comme son nouvel allié et son ancien collaborateur dans l’opposition dans une situation inconfortable. En ralliant la mouvance présidentielle, il a voulu dégager l’image d’un leader qui incarne une certaine maturité politique.
Mais l’opinion publique n’avait que faire de son slogan du «Mbourou ak Sow». Le voilà «menotter» dans une situation de décrépitude politique malgré les retombées financières et social de son entrisme. Pour le moment, ses messages ne sont plus accessibles ou n’ont plus un certain effet sur l’opinion.
Certes une défaite électorale et une transhumance ne constituent pas forcément la fin d’un projet politique. Ce Link avec le président Sall pourrait être une occasion de lancer une piste pour l’avenir. Mais comment ? Il y a toujours un lendemain à préparer, pour soi ou pour ses idées.
Cela, Idrissa Seck et ses ouailles l’ont bien compris. Mais pour le moment c’est sans compter avec l’opinion et certains proches du président de la République qui comptent se positionner lors des élections locales de 2022 et des législatives prochaines.
S 24 Heures