Dr Bamba Diagne, sur l’annulation de la dette africaine : «Le Sénégal est au bord du gouffre, il risque d’être seul dans ce combat»

Le sommet tenu à Paris pour la relance de l’économie africaine, continue d’alimenter au Sénégal. Et c’est l’enseignant chercheur en économie, Dr Khadim Bamba Diagne qui soutient «le problème, par rapport à la dette multilatérale, est que seul le Sénégal est au bord du gouffre ».

L’économiste estime qu’on parle de la dette africaine, mais en réalité, les difficultés de cet endettement concernent plus le Sénégal que les autres pays africains. «Les autres pays comme le Nigéria ou la Côte d’Ivoire sont à moins de 40% du taux d’endettement. Donc, cette dette n’est pas un problème africain. C’est un problème sénégalais. C’est pourquoi, le Sénégal sera seul dans ce combat. Ce qui rend la chose difficile. Le président Macky Sall, depuis 2019, parle de la dette, mais malheureusement, le Sénégal est le seul pays africain qui est au bord du gouffre», a expliqué l’enseignant en économie.

Il pense que «le sommet de Paris profite plus aux Français qu’aux Africains». Pour lui, c’est la France qui est dans une situation de récession économique et pense qu’elle peut relancer ses entreprises au niveau de l’Afrique où beaucoup de choses sont à reconstruire.

«La France a créé le besoin et les conditions de satisfaction de ce besoin en montrant que l’Afrique a besoin d’investissements directs étrangers. Pour cela, elle va lancer son secteur privé à venir conquérir des marchés au niveau du continent africain», a-t-il déclaré.

Toutefois, le docteur Bamba Diagne précise que le Sénégal pourrait bien trouver son compte à ce sommet si jamais le président Sall parvenait à convaincre les institutions financières pour annuler la dette multilatérale.

«Des économies comme celle du Sénégal sont au bord du gouffre. C’est pourquoi Macky Sall cherche à avoir le soutien des institutions financières internationales pour pouvoir lever des fonds à des taux d’intérêts qui sont moins faibles. Le Sénégal voudrait également qu’en ces temps de crise, les institutions internationales jouent leur rôle en essayant d’accompagner les économies, qui sont à presque 70% du taux d’endettement, à lever des crédits concessionnels», analyse l’économiste.

24 heures

Mamadou Nancy Fall
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