Le pari de la connaissance : L‘Université Cheikh Ahmadou Bamba, inauguée hier, constitue une œuvre exceptionnelle.

Elle est le produit d‘une conviction et d’une volonté inébranlables. La connaissance est indispensable pour réussir notre vie dans ce bas monde et est notre rédempteur dans l’Au-delà. La connaissance qu’elle soit d’ailleurs religieuse ou profane.

Le Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Mbacké en lançant ce projet, qui a mobilisé la communauté mouride et bien au-delà et en le réalisant, consacre une interprétation profonde de l’Islam et de l’Oeuvre de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. La connaissance et la foi sont au cœur de l’Islam et de sa pratique.

Dans cette ère dite ère de l’économie de la connaissance, les musulmanes et les musulmans devraient s’y mouvoir à l’aise. Eux, dont le premier verset de leur Livre saint, le Saint Coran dit : « Lis ».

C’est pourquoi l’ouverture de l’Université Cheikh Ahmadou Bamba de Touba est un symbole qui marque un tournant historique qui dépasse la communauté mouride.

Il signe la volonté du Khalife, la foi de la communauté mouride, le message à la communauté musulmane que l’appropriation de la connaissance, la conquête de toutes les connaissances sont nécessaires au bien-être des populations pour le meilleur exercice de leur Soumission à Dieu sur Terre.

La Grande Mosquée de Touba, la multitude d’écoles religieuses crées, les institutions de formation de tous les niveaux créés par Serigne Mame Mor Mbacké et d’autres descendants de Serigne Touba et maintenant l’Université Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké sont l’expression que désormais le combat pour la conquête de la connaissance, de toute la connaissance, dispose à Touba de tous les instruments pour son succès.

La communauté mouride vient encore d’illustrer que les ressorts de l’émancipation du Sénégal et de l’Afrique passent par la confiance en nos propres capacités, la foi en nos religions et à nos meilleures valeurs culturelles ancestrales. Le Khalife met la connaissance la plus pointue à la disposition des populations, une œuvre immense de « popularisation » de la connaissance.

Nous sommes aux antipodes des idées anesthésiantes venues de l’Occident qui cherchent à détruire notre foi en nos religions, à les isoler de la société et de l’État, à les ranger dans un coin sombre fait d’obscurantisme et de violence terroriste.

L’identité sénégalaise est indissociable de sa culture et de ses religions qui sont les supports de notre représentation du monde, de notre vivre-ensemble et de l’expression de nos personnalités.

Nous séparer de nos religions et de notre culture est la voie d’extraversion dans laquelle le Colonisateur a installé notre École et que nos États sans âmes s’obstinent à poursuivre.

La foi, la connaissance, le travail et nos meilleures valeurs culturelles ne constituent-ils pas un corpus autour duquel notre École doit bâtir la citoyenneté sénégalaise qui fait aujourd’hui tellement défaut à la société sénégalaise ?

Heureusement que Serigne Mountakha Mbacké nous rappelle par les gestes et les faits que les ressorts de notre émancipation sont en nous-mêmes et dans notre identité cardinale.

Serigne Mountakha MBacké, jërëjëf !
Yal na fi yagg ak wer !

Mary Teuw Niane

Saphiétou Mbengue
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