LAURE TALL, DIRECTICE DE RECHERCHE A IPAR : « La souveraineté alimentaire ne peut pas se faire sans l’agriculture familiale »

Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR) a organisé une rencontre d’échanges sur le Consommer local et l’accès au marché, levier de souveraineté alimentaire au Cices. Mme Laure Tall, directrice de recherche à IPAR, estime que la souveraineté alimentaire ne peut pas se faire sans l’agriculture familiale.

« L’agriculture familiale, c’est l’agriculture qui nourrit le Sénégal actuellement. L’agriculture familiale, c’est des surfaces emblavées, c’est l’ensemble des agriculteurs au Sénégal et donc si on doit développer l’agriculture, si on veut la souveraineté alimentaire, elle ne peut pas se faire sans l’agriculture familiale, sans l’exploitation familiale », souligne Mme Laure Tall, directrice de recherche à IPAR.

Elle estime qu’ils travaillent sur les politiques et les politiques agricoles en particulier. Elle souligne que c’est un projet qui a duré un peu plus de deux ans et pendant cette période, on a réfléchi à l’impact de la Covid sur les chaînes de valeur, céréales locales notamment le mil et le maïs.

Elle rajoute : « Et on a essayé de voire comment, on pouvait renforcer ces chaînes de valeur et ce qui est revenu de la part des acteurs, c’est que l’accès aux marchés institutionnels, donc cet atelier est une opportunité pour nous d’approfondir la réflexion avec les acteurs de la transformation, de la production de céréales locales et on le fait en marge de la FIARA. Il y a plusieurs moyens de développer son entreprise si on veut travailler dans les céréales locales et les marchés institutionnels, c’est une des options. Et quand on voit le gouvernement du Sénégal qui s’engage fortement sur les questions de souveraineté alimentaire avec sa stratégie sur la souveraineté alimentaire qui a été lancée très récemment au mois de janvier, on se dit que c’est maintenant qu’on doit les faire des propositions pour leur dire vous voulez la souveraineté alimentaire, vous pouvez l’atteindre en appuyant les producteurs, en appuyant les entreprises de transformateurs et les marchés institutionnels sont une option ».
Selon Mme Tall, l’idée au départ était de voire l’impact de la covid-19 sur la production, la disponibilité, l’accessibilité, ce qu’ils ont vu, c’est effectivement la Covid avait causé des diminutions de la production, des diminutions de l’accessibilité mais pas partout au Sénégal.

« Donc les zones où il y a plus de productions, cela a été moins dur mais pour tout le Sénégal, il y a une augmentation es prix et quand il y a une augmentation des prix, ça affecte l’ensemble des ménages et des consommateurs sénégalais. Donc, c’était la première conclusion. La deuxième conclusion, c’est aussi l’aspect très peu professionnel de la transformation des céréales locales alors qu’il y a beaucoup d’hommes et surtout de femmes qui s’activent dans ce secteur et donc c’est est-ce qu’on arrive à professionnaliser, à rendre plus industriel ce maillon de la transformation », poursuit-elle.

« En effet, l’émergence et la mise à l’échelle de nouveaux modèles de contractualisation dans les chaînes de valeur mil et maïs, les progrès réalisés dans la gestion de la qualité (bonnes pratiques agricoles) et la promotion d’un financement intégré ont favorisé une forte hausse des volumes de céréales mis sur le marché. Ainsi, à l’horizon 2027, les objectifs du Sénégal en termes de taux de couverture sont de 147% et 125% pour le mil et le maïs respectivement », mentionne-t-on dans les termes de références.

Saër DIAL

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