Le décès tragique de Mamadou Lamine Thiam incarcéré depuis plus de 2 ans en bon état de santé, à Rebeuss puis acheminé au Pavillon Spécial suite à une blessure qu’il a subie à la MAC de Rebeuss interpelle directement la responsabilité de l’administration pénitentiaire.

Nous interpellons aussi la responsabilité du juge du cabinet en charge ; en effet, la situation sanitaire de Mamdou L. Thiam exigeait une liberté provisoire d’autant plus qu’il est tombé malade en milieu carcéral et qu’il avait les moyens de se faire soigner convenablement.

Selon les témoignages de ses anciens codétenus, la mort de Mamadou Lamine Thiam résulte d’une négligence inique des majors du pavillon spécial qui l’aurait traité à chaque fois qu’il ne se sentait pas bien, de tricheur et qui, selon toujours d’anciens détenus, attendent des heures pour venir voir de quoi souffrent les détenus malades.

Toute personne bénéficie d’un droit à la protection de la santé. La constitution sénégalaise consacre la sacralité de la personne humaine, son inviolabilité et l’obligation de l’Etat à la protéger et la respecter.

Mais vous conviendrez avec nous que la quasi totalité des prisons au Sénégal méconnaissent cette disposition constitutionnelle.

Les prisons sont aujourd’hui les lieux où la dignité humaine est de plus en plus bafouée; où les citoyens voient tous leurs droits être exterminés.

Les lieux de détentions ne sont pas des abattoirs pour les prisonniers quelque soit l’infraction objet de leur incarcération.

Les prisonniers ont droit à des soins de santé décents ; ce ne sont pas des lieux de privation de la dignité humaine.

Nous invitons les nouvelles autorités à l’amélioration du milieu carcéral dont ils ont pour la plupart vécu les sévices.

Nos condoléances à la famille de Mamadou Lamine Thiam et à celle de toutes les victimes similaires !

Paix à son âme.

Seydina Mouhamadou Malal Diallo