Justice /Affaire Marittalia Mayoro Mbaye perd son procès pour prescription

Mayoro Mbaye a perdu hier la procédure qu’il a initiée contre son cousin et ex-associé à Maritalia, Alioune Ndiaye. La première chambre du Tribunal de grande instance de Dakar a jugé prescrits les faits d’abus de biens sociaux reprochés au prévenu, car ceux-ci remontent à 13 ans.

Alors qu’il encourait une peine de 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 5 millions, le patron de Maritalia, Alioune Ndiaye, est sorti blanc comme neige de son procès l’opposant à son cousin et ex-associé Mayoro Mbaye.

En fait, dans son délibéré rendu hier, la première chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar a relaxé Alioune Ndiaye et débouté Mayoro Mbaye de toutes ses demandes. Car les juges ont estimé que les faits d’abus de biens sociaux reprochés au prévenu sont prescrits, puisqu’ils remontent à plus de 13 ans, dépassant le délai légal.

A cause d’une bataille de procédure qui a duré 13 ans, l’affaire n’a été évoquée que le 2 juin dernier. Or, Mayoro Mbaye a porté plainte contre son cousin, le 20 août 2003. Alioune Ndiaye n’a été inculpé qu’en 2013.

Le plaignant l’accuse d’abus de biens sociaux portant sur les sociétés Maritalia, Technipact et Lampafric. D’après Mayoro Mbaye, Alioune Ndiaye a fait des transferts frauduleux de parts sociales lui appartenant au sein des sociétés ALGA SARL, GENECOM SARL, Technipact SARL et LAMPAFRIC SARL, dans le seul dessein de l’évincer.

Lors de son procès, le prévenu a clamé son innocence. ‘’Je ne reconnais pas tous les faits car, pour Maritalia, je suis co-fondateur. Et pour les autres sociétés, il y avait une cogérance’’, avait-il répondu.

Ndiaye avait laissé entendre que lorsqu’il créait Maritalia, ‘’Mayoro Mbaye était encore sur les bancs’’. Par la suite, il l’a nommé administrateur adjoint et lui a cédé 11% de parts.

Toutefois, d’après le prévenu, tous les actes de gestion étaient posés par Mayoro Mbaye qui signait tout, car il avait une confiance aveugle en lui. Il a soutenu que pour toutes les autres sociétés, il y avait une cogérance et cela a même profité à un ancien directeur de Lampafric qui a détourné des fonds, avant de se réfugier aux USA.

Entendu, Mayoro Mbaye a persisté dans ses accusations. Mais il n’a pas été très prolixe, en renvoyant le juge au rapport d’expertise. Par rapport à la gérance, il a soutenu qu’Alioune Ndiaye a bel et bien posé des actes car, lui n’avait qu’une délégation de pouvoir. Parmi ces actes, il a cité l’augmentation du capital de Lampafric qui, dit-il, a été faite au profit du prévenu.

Les avocats de Mayoro Mbaye avaient dénoncé la lenteur de la procédure avant de réclamer la somme de 4,5 milliards de francs CFA. La défense avait demandé la relaxe à défaut d’une nouvelle expertise. Les juges ont estimé que cela n’en valait pas la peine du fait de la prescription.

Source Enqueteplus.com

Momar Diack SECK
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