Infos hebdomadaires de Transparecny International : Qu’est-ce que la confiance a à voir avec ça ?

Cette semaine, nous suivons un scandale politique en cours en République démocratique du Congo qui a commencé avec la publication d’un rapport accablant de nos amis du Projet de signalement du crime organisé et de la corruption.

 

Une source anonyme a envoyé à des journalistes d’investigation des vidéos secrètement enregistrées montrant le principal conseiller politique du président Félix Tshisekedi, Vidiye Tshimanga, négociant un accord minier secret avec de prétendus investisseurs de Hong Kong. Tshimanga a admis que c’était lui dans les enregistrements mais a clamé son innocence. Lors d’entretiens, il a insisté sur le fait qu’il savait qu’il était piégé et a joué le jeu pour voir jusqu’où iraient les «investisseurs».

 

Malgré ces affirmations, Tshimanga a démissionné peu après la parution de l’histoire. Et il y a deux jours, le parquet avait interrogé l’ancien conseiller présidentiel pendant sept heures puis l’avait placé en garde à vue.

 

Nous ne savons pas quelles sont les accusations, mais elles pourraient avoir quelque chose à voir avec un partenariat présumé avec une société minière canadienne qui, selon Tshimanga, lui accorde une participation de 20 % dans le projet – sur bande.

Bien qu’ils n’aient pas pu vérifier les liens ou les paiements secrets, les journalistes ont découvert que les sociétés congolaise et canadienne Tshimanga mentionnées dans les enregistrements avaient obtenu des licences minières juste à côté peu de temps après l’entrée en fonction du président Tshisekedi en 2019.

Un aspect des aveux de Tshimanga qui a retenu notre attention est la façon dont il a dit qu’il allait dissimuler sa participation dans l’éventuel futur accord. Il a suggéré que les « investisseurs » feraient des affaires avec une société congolaise détenue par le biais de fiducies basées à Maurice qu’il possède et contrôle réellement. Pour échapper à tout examen, il a gardé tout cela hors papier.

 

Ces dernières années, une grande partie de notre attention – et celle du monde – s’est concentrée sur les entreprises anonymes, avec des progrès démontrables. Bien qu’ils n’aient pas encore été surveillés de si près, les fiducies sont un autre véhicule hautement secret et complexe que les criminels et les corrompus préfèrent couvrir leurs traces. (Nous vous regardons, Andrej Babiš.)

 

Alors, que peut-on faire à ce sujet? Les gouvernements, sans aucune exception, devraient centraliser la collecte d’informations sur les propriétaires de fiducies constituées sur leur territoire. Et les fonctionnaires doivent vérifier les données.

Maurice, par exemple, n’a pas de registre des fiducies, ce qui en fait une cible facile pour ceux qui – comme Tshimanga – préfèrent rester anonymes lorsqu’ils font des transactions suspectes. Mais c’est plus courant que vous ne le pensez : même les pays dotés des cadres anti-blanchiment les plus avancés, y compris certains membres du G7, n’ont pas de registres centralisés des trusts.

Au cours des prochains mois, nous pousserons le Groupe d’action financière et ses membres à éliminer les lacunes de la norme mondiale sur la propriété des fiducies. Nous avons soumis nos nombreuses suggestions le mois dernier et ne relâcherons pas la pression – jusqu’à ce que toutes les failles par lesquelles les acteurs louches cachent leur argent et leurs actifs soient fermées.

Pape Ismaïla CAMARA
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