De nos jours l’incivisme a atteint des proportions inquiétantes dans notre pays en pleine mutation. Dans tous les secteurs, le phénomène est visible. Aujourd’hui les actes d’incivisme au quotidien sont devenus un fait banal. Les places publiques, les lieux de culte, les passerelles, les transports en commun ne sont pas épargnés.
L’incivisme est en phase de devenir un acte banal dans la société sénégalaise. Dans tous les secteurs, le « mal » est perceptible.
« Aujourd’hui, beaucoup de personnes ne se soucient même plus des places publiques qui peuvent faire la fierté de notre pays. Je pense que l’Etat doit sensibiliser les citoyens sénégalais pour leur inculquer certaines valeurs de civisme. Je suis chauffeur de cars « Ndiaga Ndiaye » mais le mur de notre gare routière est arrosé en longueur de journée d’urines. Personne ne peut respirer à cause des odeurs nauséabondes qui polluent l’atmosphère », avance un vieux chauffeur.
Ce phonème n’épargne pas les murs de certains lieux de cultes.
En banlieue, l’incivisme est notoire, les gens vont même jusqu’à uriner sur le long des murs de mosquée ou de paroisse, d’école et d’hôpitaux.
« Le mur de l’hôpital est liquéfié d’urines. Les gens s ‘en moquent alors que c’est un hôpital qui reçoit des malades tous les jours. Les populations riveraines profitent de la nuit pour venir verser des ordures. Nous avons un ministère du cadre de vie mais les choses continuent à se dégrader. La société sénégalaise considère les actes d’incivisme comme des choses qui sont normales. Personne ne peut plus respirer à cause des mauvaises odeurs », dénonce un médecin.
Le comportement de certains passagers décrié par les chauffeurs !
Dans les bus, les « Tata », cars rapides et cars « Ndiaga Ndiaye », les chauffeurs déplorent parfois le comportement de certains passagers qui considèrent les véhicules de transport comme des dépotoirs d’ordures.
« A mon avis au Sénégal, personne ne peut combattre l’incivisme. Le phénomène est aujourd’hui ancré dans le cerveau des populations qui, à force de faire certaines choses, finissent par croire que c’est normal. Je suis conducteur de bus et malgré certaines affiches pour éviter de salir les bus, les gens jettent des ordures. Une dame a mangé de la banane et en descendant du car, elle a abandonné sur place les peaux de banane. D’autres personnes jettent des mouchoirs dans le car après usage. Surtout les femmes, elles passent tout leur temps à manger des cacahuètes et elles abandonnent les résidus sur place au moment de la descente. Tous les jours on est obligé de nettoyer les bus pour que le lendemain les gens puissent les trouver propre », déplore Lamine Sarr, chauffeur.
Même son de cloche pour ce chauffeur de taxi qui avance : « Certains de mes clients prennent parfois mon véhicule pour un dépotoir d’ordures. Ils utilisent parfois des amuse-gueule et après usage, ils abandonnent les paquets dans la voiture. Ils ne se rendent pas compte des conséquences qu’un tel acte peut avoir sur la santé des gens. Un jour, une cliente a abandonné toutes sortes d’ordures dans mon taxi : des canettes de boisson vides, des restes de sandwich, des mouchoirs à jeter utilisés ».
Les places publiques ne sont pas épargnées !
Les places publiques sont les plus exposées. Chaque jour, les gens agressent en longueur de journée ces places publiques en y jetant des ordures et toutes sortes d’immondices.
« Aujourd’hui à la place de l’obélisque, les gens jettent des ordures et certains d’entre eux urinent sur les abords des grilles de protection. Beaucoup de places publiques sont devenues des dépotoirs d’ordures. Les gens ne se soucient même plus de l’importance de ces places aux yeux des touristes », se désole un homme de la Soixantaine. Ce phénomène est en phase de porter un sacré coup à l’image de notre pays. Les passerelles sont agressées en longueur de journée par des commerçants qui étalent leurs marchandises et abandonnent les ordures sur place. Certaines personnes y versent des ordures durant la nuit.