Le commissaire divisionnaire Mame Seyni Ndour, et directeur de l’Office centrale pour la répression de trafics illicites de stupéfiants (OCRTIS), a fait un bilan de la dernière incinération qui remonte au 5 novembre 2014. La nouvelle stratégie est désormais d’instaurer la peur dans l’autre camp. Dossier…
Une grosse quantité rien que pour Dakar
La plus grosse quantité à incinérer pour cette année, est constituée de 4, 035 tonnes de cannabis (chanvre indien) accompagnées de 779 cornets plus des joints. Pour ce qui est de la cocaïne, 27,4 grammes sont incinérés, contre 15 grammes d’héroïne. Contrairement au dernier exercice, où trois tonnes seulement ont été incinérées.
« Mais, la grande comparaison que nous allons faire c’est par rapport à 2013 et 2014. Ce qui nous permet d’avoir une idée globale sur ce qui a été fait. En 2013, 11 tonnes de chanvre indien ont été incinérées et un an après (2014), on en est au double avec 23 tonnes incinérées au niveau nationale », a souligné le commissaire divisionnaire pour montrer l’ampleur de ce trafic.
Cette quantité ne concerne que la région de Dakar. Mais dans les autres régions, « les mêmes opérations d’incinération seront reconduites périodiquement pour les saisies qui ont été effectuées », dira-t-il, même si une baisse est notée sur le nombre de personnes interpelées notamment chez les usagers.
Près de trois trafiquants interpellés
En 2013, 2 949 usagers ont été interpellés, alors que l’année suivante le nombre d’usagers arrêtés est nettement en baisse. Le nombre de trafiquants est demeuré presque constant avec 1 632 interpellations en 2013, contre 1 638 l’année 2014.
Le commissaire divisionnaire Mame Seyni Ndour, et directeur de l’Office centrale pour la répression de trafics illicites de stupéfiants (OCRTIS), a donné l’assurance que le combat sera intensifié à tous les niveaux contre le fléau de la drogue.
« Des opérations fermes et énergétiques sont effectuées en temps réel par les forces de sécurité pour aujourd’hui instaurer la peur dans le camp des trafiquants de drogues », a-t-il fait savoir au cours d’une cérémonie. C’est d’ailleurs nous dit-on, ce qui explique les dispositions mises à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar, où le trafic de cocaïne qui était très en vue est en nette régression.
La peur dans l’autre camp
Dans la lutte contre le trafic illicite de drogues et de stupéfiants à travers toute l’étendue du territoire national, le gouvernement du Sénégal a mis tous les atouts de son côté pour instaurer la peur dans le camp des trafiquants, qui ne cessent de trouver d’autres moyens plus efficaces pour convoyer ces produits dans ce pays.
Mame Seyni Ndour faisait hier vendredi 20 mars 2015, à Dakar l’état des lieux de la quantité de drogues à incinérer pour la période considérée du 6 novembre 2014, au 19 mars 2015.
« Nos forces travaillent en parfaite synergie pour faire reculer durablement et définitivement le phénomène du trafic de drogues au Sénégal », a indiqué le directeur de l’OCRTIS.
Le corridor malien et le sud du pays en haute surveillance
Les axes de pénétrations que sont le corridor Dakar-Bamako, le sud du pays et la zone frontalière avec la République de Gambie restent très actifs pour ce trafic illicite de drogues et sont en forte surveillance. Le directeur de l’OCRTIS a indiqué que les plus grosses saisies se sont déroulées sur le corridor, où des camions en provenance du Mali continuent de convoyer du cannabis en provenance généralement du Nigéria ou du Ghana.
Selon les autorités sécuritaires du Sénégal une nouvelle inquiétude s’est installée par rapport à la saisie qui a été effectuée sur le corridor malien d’un type de drogues qui n’est pas consommé au Sénégal tels que les amphétamines et les métamphétamines.
« Nous remarquons depuis un certain temps le corridor malien est devenu un point de passage de ces stupéfiants », a-t-il déclaré. « Des actions sont en train d’être menées dans ce sens pour contrecarrer les trafiquants » ajoute-il.
Opération de destruction des champs au Sud
Le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur, Ibrahima Lo, a fait savoir également que le gouvernement du Sénégal a repris les opérations de destruction des champs au niveau du Sud du pays et à la frontière gambienne.
Selon lui, « la gendarmerie nationale, la police et les forces de sécurité sont engagées dans cette bataille contre la culture de cette variété de drogues ». Avant d’ajouter : « on note également une accentuation de la surveillance des côtes, avec notamment les débarquements de chanvre indien au niveau de la Petite côte qui ont connu une nette régression. Il a par ailleurs précisé que parmi les saisies qui ont été effectuées pour cette année, la police a battu le record pour avoir capturé 3,1 tonnes, la gendarmerie une tonne et la douane 27 kilogrammes.
Tout en annonçant que le gouvernement du Sénégal a adopté une nouvelle politique qui consiste de ne pas divulguer la valeur marchande des produits saisis pour ne pas pousser les gens à aller vers ce commerce.
« Nous préférons insister sur les conséquences négatives que sur le coût », dira-t-il. Et de poursuivre : « nous saluons l’immense traque effectué par les forces de défense et de sécurité nationale qui se sont mobilisées pour éradiquer ce fléau que constitue le trafic de drogues au Sénégal, dans l’intérêt de la sauvegarde de notre jeunesse, de l’économie et des couches les plus fragiles de la population ».
Idrissa Diop