Deux accords de financement signés avec le Sénégal : le discours Nathan Belete Directeur des opérations de la Banque Mondiale pour le Sénégal

Monsieur le Ministre des Finances et du Budget

Mesdames, Messieurs

Permettez-moi d’abord de présenter d’abord mes condoléances la presse sénégalaise qui vient de perdre 3 de ses membres dans un accident.

Mesdames, Messieurs

C’est avec plaisir que nous participons à cette tradition de signer des accords de financement qui ne font que magnifier l’excellent partenariat entre le Sénégal et le Groupe de la Banque mondiale.

Aujourd’hui, il s’agit de deux projets dont l’importance ne fait aucun doute dans le processus de relance économique et sociale après cette dure période de la pandémie de la Covid 19 dont nous espérons que la tendance à la baisse va continuer.

Le premier projet, le Projet pour l’emploi, la transformation économique et la relance au Sénégal (ETER), a pour ambition de contribuer à impulser une nouvelle dynamique économique en appui au Plan Sénégal Emergeant et son Plan d’Action Prioritaire 2- Ajusté et Accéléré (PAP2-AA). Il vient également renforcer le Programme d’Urgence pour l’Insertion socio-économique et l’Emploi des Jeunes

Ce n’est pas un hasard si le financement de 125 millions de dollars est destiné au programme gouvernemental « Accélérer la compétitivité et la création d’emplois » (PACE). Il s’agit d’un programme de développement ambitieux visant à renforcer la compétitivité et la productivité du secteur privé, notamment via l’accès aux marchés, aux technologies, aux financements long terme et à des infrastructures plus durables. In fine, ce programme vise à créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité.

C’est pourquoi ETER est la troisième opération que nous faisons sous le mode de PforR, Programme pour les Résultats, plus adéquat pour soutenir un programme gouvernemental clairement défini et bien maîtrisé. Le PforR sera déterminant pour atteindre les résultats qui introduisent de nouvelles approches de la compétitivité et des PPP, mais aussi de meilleurs financements d’entreprise, via un fonds de garantie partielle et un nouveau fonds hybride pour les PME capable d’attirer les investisseurs privés.

Le Programme ETER va notamment soutenir une initiative unique en Afrique Subsaharienne qui consiste à créer un fonds de capital-risque qui sera constitué pour moitié par des investisseurs privés et qui aura vocation à renforcer les fonds propres des PME Sénégalaises.

Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs

Investir dans l’environnement de l’entreprise va de pair avec investir dans l’environnement comme cadre de vie, tout simplement ! Et c’est précisément l’objet du Projet de Gestion des Eaux Pluviales et d’Adaptation au Changement Climatique. Comme nous le savons en effet, le Sénégal est très vulnérable aux inondations et autres phénomènes aggravés par changement climatique qui, non seulement affectent la croissance économique mais peuvent même menacer la stabilité sociale.

Je voudrais remercier d’ailleurs Monsieur les ministres de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Monsieur le ministre de l’Eau, et de l’Assainissement, ainsi que Monsieur le ministre des Collectivités Territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires qui ont contribué à la préparation de ces deux projets.

Notre soutien, avec le projet adopté le 28 mai par notre Conseil d’administration pour un montant de 155 millions de dollars va consister à appuyer le Gouvernement à protéger à court terme 120 000 personnes contre les risques d’inondation à Dakar et en perspectives plus de 1 million de personnes compte tenu de l’urbanisation rapide dans la région.

Permettez-moi d’attirer l’attention du gouvernement sur certains aspects de ce projet qui nous paraissent essentiel pour le succès et la pérennité des investissements prévus.

Il y a d’abord la question de l’exploitation et de la maintenance des ouvrages de drainage. Pour sa part, le PROGEP 2 va continuer à accompagner le gouvernement en appuyant le programme de renforcement des capacités de l’ONAS. Il serait important que le gouvernement mette tout en œuvre, y compris la mobilisation durable des ressources financières et la signature du Décret de l’assainissement, pour assurer le fonctionnement durable des ouvrages.

Ensuite, afin de mieux optimiser le fonctionnement du système de gestion des inondations dans les zones d’intervention du projet, il serait nécessaire de développer un programme complémentaire de gestion des eaux usées qui permettrait de réduire les risques accrus de rechargement de la nappe et d’obstruction des canaux d’évacuation des eaux pluviales.

Enfin, nous pensons aussi qu’une attention particulière devrait être accordée à la planification résiliente et durable des villes en vue d’anticiper l’occupation du sol dans les zones à fort potentiel d’urbanisation rapide. Le PROGEP 2 va appuyer le développement de plusieurs plans d’urbanisme de détails, des plans directeurs de drainage et de gestion intégrée des inondations autour de Dakar, de l’aéroport de Diass, de Mbour et à Saint-Louis. La prise en compte de ces investissements dans les futurs programmes de développement du gouvernement sera un gage de durabilité et de résilience des grands projets initiés dans ces zones.

Messieurs les Ministres, Mesdames, Messieurs

Les jeunes – femmes et hommes – qui espérèrent une amélioration rapide de leur sort par le bais de l’emploi décent, salarié ou non, sont impatients mais aussi ont de forte ambition d’entreprendre. C’est ce potentiel qui doit éclore et nous pensons que le projet ETER va y contribuer fortement. Et, en même temps, le cadre de vie des populations doit être fortement amélioré avec des systèmes leur évitant les affres des dégâts des eaux. Sur cette volonté du gouvernement d’atteindre ces résultats, je vous réaffirme, de nouveau, l’engagement de la Banque mondiale à être aux côtés des populations sénégalaises.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Momar Diack SECK
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