Corruption sur des contrats pétroliers au Nigeria : la réaction de Moustapha Niasse

L’ancien président de l’Assemblée nationale informe qu’il n’est ni de près ni de loin lié à l’affaire de corruption qui a fait les choux gras de la presse la semaine dernière. Dans un communiqué, Moustapha Niasse avoue être membre fondateur de la société incriminée mais dit ignorer les pratiques dont elle est accusée.

Moustapha Niasse brandit un mouchoir « blanc immaculé » pour clamer son innocence suite à des accusations de corruption portées à son encontre. « Mon nom ayant été associé abusivement à une affaire de corruption, j’ai l’obligation d’édifier l’opinion, pour qu’il soit clair que mon mouchoir blanc reste toujours immaculé, aujourd’hui et pour toujours, s’il plaît à Dieu », a, d’emblée indiqué l’ancien président de l’Assemblée nationale du Sénégal.

Moustapha Niasse  rappelle qu’il est « effectivement » membre fondateur de la Société ADDAX –ORYX, créée en 1987 par des actionnaires de plusieurs nationalités précise, toutefois, qu’il a fait partie de ces actionnaires jusqu’en 2006, année où cette Société a été admise en Bourse à Toronto, au Canada: « j’ai quitté volontairement la Société, dans des conditions légales, parce que j’avais estimé qu’il n’était plus nécessaire de rester actionnaire », a-t-il soutenu.

A l’en croire, tous ces actes qu’il a posés « selon les lois en vigueur », ont été dûment portés à la connaissance des autorités compétentes de la Suisse et du Sénégal. « Pendant près de vingt années, j’avais été informé de certaines décisions, comme celles portant création d’ADDAX – Petroleum mais, une fois cette Société créée, je n’ai pris part à aucune réunion de son Conseil d’Administration ou de son staff de Direction », a-t-il insisté avant de renouveler sa confiance aux Administrateurs et à la Direction d’Addax Petroleum.

Pour Niasse, il convient de préciser qu’en 1994, cela faisait une année qu’il était redevenu Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur: « Exerçant cette fonction, la loi me donnait la possibilité de rester actionnaire d’une Société privée, ce qui, en droit, est un élément de patrimoine non impacté par une charge publique, lorsque l’existence de cet élément de patrimoine est antérieure à la nomination à une fonction d’Etat. Ce que la loi ne permet pas, dans une telle situation, c’est d’occuper des fonctions d’Administrateur et de Directeur », a-t-il expliqué.

Cela dit, il a tenu à préciser, « de la manière la plus claire », qu’il n’a « jamais décidé, ni accepté » d’avoir un compte personnel ou un compte commun dans une banque suisse.

« Jusqu’au mercredi 27 juillet 2022, date à laquelle j’ai reçu le questionnaire de OCCRP Africa Editor, j’ignorais l’existence de comptes communs que j’aurais partagés avec des personnes, dans une banque suisse. Je n’ai jamais signé aucun document pour l’ouverture de ces comptes et je ne connais même pas le nom des banques et des pays où ces comptes auraient été ouverts, encore moins à quelles fins ils auraient été ouverts et pour quelles transactions.

Si mon nom y figure, une telle décision aurait été prise de manière totalement frauduleuse et à mon insu. J’ai toujours eu le souci, en tant que citoyen sénégalais et opérateur privé, d’être transparent dans les activités que j’ai menées, comme Consultant dans divers domaines et comme actionnaire privé de Sociétés légalement constituées, régulièrement inscrites au Registre du Commerce de mon pays, le Sénégal », a souligné Moustapha Niasse.

Il précise, également, qu’à chaque fois qu’il a occupé des fonctions d’Etat, il a quitté, « en y mettant les formes légales » de même que tous les postes qu’il j’occupais dans le secteur privé, comme Président et comme Administrateur de Sociétés. « Naturellement, j’ai conservé, comme la Loi me le permet, mes actions dans ces Sociétés, ces actions étant un élément de patrimoine organisé et protégé par la loi, pour chaque citoyen », a-t-il dit.

Pour rappel, Moustapha Niasse et l’homme d’affaires Baba Diao ont été cités dans une affaire de corruption. Ces derniers qui sont actionnaires dans la société Addax –Petroleum auraient versé 5 millions de dollars de pots-de-vin sur le compte bancaire suisse du ministre du pétrole du Nigeria pendant la dictature militaire du général Sani Abacha, qui a dirigé le pays d’Afrique de l’Ouest.

Alerte*

Saphiétou Mbengue
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