Bolloré épinglé pour corruption au Togo : le tribunal refuse son plaider-coupable et demande un procès

Pour la première fois, l’homme d’affaires avait choisi de reconnaître sa culpabilité pour des faits de corruption active au Togo. Mais le tribunal judiciaire de Paris a considéré que la peine était trop clémente.

Comme le révélait « l’Obs » ce vendredi 26 février à l’aube, l’industriel Vincent Bolloré a décidé de plaider coupable dans une affaire de corruption pour laquelle il est poursuivi par le parquet national financier. Les juges d’instruction ont en effet établi que le magnat des médias et son groupe ont payé 370 000 euros de dépenses de communication au président togolais Faure Gnassingbé, afin d’obtenir des contrats et avantages fiscaux sur le port de Lomé.

Vincent Bolloré, le groupe Bolloré SE et deux autres cadres, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent, ont reconnu les faits, souhaitant ainsi s’éviter un procès. Mais le tribunal judiciaire de Paris en a décidé autrement, comme le rapportent « le Monde » et Mediapart : à la surprise générale, le tribunal a rejeté les peines demandées par le parquet national financier à l’encontre de Vincent Bolloré, et demandé un procès, considérant que les faits reprochés avaient « gravement porté atteinte à l’ordre public économique » et « à la souveraineté du Togo ».

Vincent Bolloré avait accepté de payer une amende de 375 000 euros, en contrepartie de quoi cette condamnation n’aurait pas été inscrite à son casier judiciaire. Il en avait été de même pour Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent, dont les peines n’ont pas non plus été homologuées.

En revanche, la société Bolloré SE devra bien pour sa part payer une amende calculée sur le montant putatif des bénéfices que le groupe retirera de la concession portuaire de Lomé sur les trente-cinq années où il la détient. La société « s’engage à verser au Trésor public, sous dix jours, une amende d’intérêt public d’un montant de 12 millions d’euros », selon un communiqué du parquet national financier. Bolloré SE « s’engage également à faire évaluer par l’Agence française anticorruption, pendant deux années, l’effectivité de son programme de conformité et d’en supporter le coût. »

Nouvelobs.com

Pape Ismaïla CAMARA
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