Niger : heurts entre la police et le leader de l’opposition qui rejette le résultat du vote présidentiel

 

Les affrontements de mercredi ont suivi les affirmations de l’ancien président nigérien Mahamane Ousmane selon lesquelles il avait remporté le second tour du scrutin présidentiel de dimanche.

Il a rejeté les résultats officiels annoncés mardi par la Commission électorale nationale, la CENI, qui a déclaré vainqueur son rival, l’ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Bazoum.

La CENI a déclaré que Bazoum, 61 ans, avait remporté l’élection avec 55,75% des voix contre 44,25% d’Ousmane.

Mais suite au rejet du résultat officiel par Ousmane, 71 ans, ses partisans ont organisé des manifestations de rue dans la capitale Niamey en érigeant des barricades et en affrontant la police anti-émeute qui tentait de les disperser.

Ousmane allègue qu’il y a eu des irrégularités dans les sondages et qu’il a en fait gagné.

Lui et Bazoum sont originaires de Zinder, à environ 870 km à l’est de Niamey et à moins de 250 km de la ville voisine de Kano, au nord du Nigéria.

Cependant, il n’y a pas d’amour perdu entre les deux politiciens nigériens. Leur dernière rivalité ouverte pourrait aggraver un conflit racial frémissant dans le pays de 24 millions de personnes d’ethnie diverse.

Les partisans majoritaires peuls d’Ousmane affirment que Bazoum, de la minorité arabe, est originaire de Libye. Les Arabes affirment qu’ils sont marginalisés.

La Cour constitutionnelle du Niger devrait certifier les résultats officiels de l’élection contestée dans quelques jours.

Le vote de dimanche, qui a suivi le scrutin peu concluant du premier tour du 27 décembre, a été entaché par deux attentats à la bombe par des groupes militants anti-gouvernementaux qui ont tué au moins huit personnes, principalement des responsables des sondages dans les régions du sud-est et du sud-ouest.

Les sondages devaient inaugurer le premier transfert pacifique du pouvoir dans la nation sahélienne politiquement réticente.

Mais les manifestations de rue et les attentats à la bombe n’ont fait qu’aggraver les tensions politiques dans un pays déjà en proie à une pauvreté abjecte, au chômage, aux ravages du changement climatique, à l’instabilité politique, au terrorisme et aux insurrections de groupes militants liés à Al-Qaïda, à Daech et à Boko Haram du Nigéria.

Bazoum est le candidat oint du président sortant Mamadou Issoufou, tous deux du parti au pouvoir PNDS.

Mais le fait que le parti n’ait pas réussi à obtenir la majorité absolue au parlement du Niger, qui compte 171 sièges, signifie qu’il aurait besoin d’une collaboration avec d’autres partis pour gouverner. Les tensions au Niger ne font qu’ajouter aux nombreux troubles du groupement économique régional, la CEDEAO, confronté à des crises politiques non résolues au Mali, en Côte d’Ivoire et au Mali, au milieu de défis socio-économiques perpétuels aggravés par une pandémie de Covid-19 et une nouvelle épidémie d’Ebola.

 

Par Paul Ejime –Correspondance particulière

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