A la Jeunesse Du Sénégal Par Ibrahima Nouredine Diagne

Nous traversons une période où très peu de personnes ont des certitudes. La persistance des tensions politiques et leur amplification exponentielle vous placent en position de victime.

Victime parce que l’avenir est à vous et les aînés semblent vouloir vous le confisquer.

Victime parce que la conjoncture économique est morose et elle vous affectera comme elle affectera vos parents.

Victime parce que les aînés ne font l’économie d’aucune vulgarité pour nourrir un simple jeu de pouvoir, alors que vos mères et vos pères ont fait des sacrifices pour que la droiture, le respect et la pudeur soient votre matrice.

Victime car vous êtes bien évidemment en première ligne de défense et que donc les risques sur votre intégrité sont les plus élevés.

Alors, je ne peux que vous donner les conseils d’un père qui aime ses enfants et d’un fils du pays qui assume son rôle dans la société.

Conseil 1: Vous avez le droit d’être en colère, vous avez le droit de choisir votre leader, vous avez le droit de le soutenir. Mais vous ne devez Jamais faire de l Etat un ennemi ou un adversaire. Dans toutes vos luttes , excluez de vous en prendre à l’Etat car l Etat c’est notre propriété collective et l’affaiblir, c’est nous affaiblir nousmême.

Conseil 2: revendiquez votre place dans la société car votre avenir doit être la seule obsession de ceux qui vous gouvernent. Faites en sorte de mettre la pression sans violence, pour que les aînés que nous sommes, ne soyons préoccupés que par la construction de votre avenir.

Conseil 3: faites de la violence que vous subissez une motivation pour être meilleur que ceux qui l’exercent sur vous. Ne la rendez pas parce que vous vous tromperiez de cible. Les vrais fabricants de colères sont inaccessibles car ils se protègent. Ne brûlez ni biens biens publics ni biens privés. Ça n’atteint pas vos présumés bourreaux.

En résumé, ceux qui combattent parmi vous pour un idéal de justice et de bien être collectif, ne baissez surtout pas les bras. Mais ranger la violence.

Aujourd’hui, notre pays est malade car notre âme s’est perdue sur le chemin des convoitises injustifiées vis à vis de l’argent et du pouvoir. Nous ne sommes plus des exemples pour vous car nous avons succombé aux charmes de la vie, ignorant de fait nos serments qui avaient toujours constitué le socle de votre quiétude.

Nos manquements vous obligent hélas à redresser le présent tout en fabricant le futur.

En tant que aîné, je vous demande pardon car je n’ai pas su vous épargner ce calvaire.

J’aurais voulu avoir en main la clé des solutions pour vous épargner les péripéties que vous vivez. Hélas, je n’ai que la parole à la fois pour raisonner mes amis du pouvoir comme ceux de l’opposition et mon amour de la jeunesse pour vous inspirer le rejet de toutes les postures guerrières d’où qu’elles viennent.

Avoir raison est important, mais il est encore plus important d’être en vie.

Vive la jeunesse du Sénégal. Je crois en vous et vous nous apporterez le salut, j’en suis convaincu. Ibrahima Nouredine Diagne

Dieyna SENE
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