Prostitution clandestine : Quand des filles mineures exercent le métier le plus vieux du monde…

Dans les rues de Dakar et sa banlieue, la prostitution est en phase de devenir maintenant l’affaire des filles mineures qui se livrent au plus vieux métier du monde avec la complicité passive voire même active des parents. C’est la dégradation précoce des mœurs…Lactuacho, toujours dans sa série de Grand reportage touchant ces maux qui gangrènent notre société, s’est plongé dans certains quartiers de Dieuppeul et  des zones réputées pauvres où des mineures s’offrent à certains hommes moyennant 5 000 ou 8 000 F CFA la « passe »Avec la conjoncture difficile, des filles mineures optent pour la rue à la recherche de potentiels clients durant toute la nuit jusqu’au petit matin pour ramener quelque chose dans leur foyer.

En banlieue, elles louent en groupe une seule chambre pour y accueillir à tour de rôle leurs clients dans la plus grande clandestinité. En cette période de froid, en plein cœur du quartier de Dieuppeul, plus précisément à quelques encablures d’une auberge très célèbre, les gens défilent à une heure tardive de la nuit pour chercher des prostituées en majorité des filles mineures.

Ces prostituées occupent les trottoirs, habillées en mini-jupe, ou Jean moulant. Avec leur tenue très « sexy », elles font les cent pas, des fois la cigarette à la bouche. Cette période de fraîcheur ne semble même pas les déranger dans leur port vestimentaire très « osé ».

Concurrence, Rivalités et mise en valeur de leurs attributs

A notre arrivée, certains hommes avaient commencé le marchandage avec quelques prostituées mineures.
« Je suis toute fraîche à croquer. Je n’ai que 15 ans, je n’ai pas encore connu beaucoup d’hommes., mais avec 10 000 F Cfa, tu seras satisfait de mes services », nous aborde une prostituée pleine de cran, fille mineure  croisée  à cet endroit.. « On peut toujours marchander pour le prix de la passe à la baisse » ajoute-elle.

Quand nous avons lui avons demandé d’éteindre sa cigarette pour pouvoir marchander, elle s’est exécutée sans problème, mais s’est montrée réticente à nous décliner son nom. Dans cet univers, les prostituées clandestines ne donnent pas leur véritable nom, elles préfèrent des surnoms et cela se comprend.

« Je n’ai pas d’égale ici, je me comporte bien au lit parce que je suis toute fraîche. Maintenant, tu me dis combien de fois, tu souhaites avoir de rapport avec moi pour que je puisse un peu diminuer le prix. Bon écoute, tu me donnes 15 000 F Cfa pour deux reprises. J’ai fait un effort en diminuant 5 000 F pour la seconde partie. Mais il faudra avant tout payer 5 000 F pour la chambre de l’auberge », nous lâche Diamant rose, un pseudo utilisé dans le cadre de son travail.
Pendant notre négociation, des voitures commencent à défiler pour venir cueillir des prostituées et filer à l’auberge.

Une autre, qui elle semble plus âgée que les autres, tente de  »mettre du sable » dans le couscous » de la petite en la rabaissant.

« Ces jeunes ne connaissent encore rien des secrets pour amener un homme au septième ciel. Si vous voulez bien jouir, vous venez avec moi. Je vous propose la passe à 5 000 F Cfa et vous payez la chambre à 5000 F Cfa. Nous exerçons le métier depuis longtemps, nous savons comment satisfaire les hommes » nous appâte-elle.

Pour mieux connaitre les lieux, nous visitons l’intérieur de l’auberge, et surprise…un nombre impressionnant de prostituées attend sagement des clients avec ce qui semble être un signe ou une marque de leur profession: une cigarette à la main.

Autre lieu, autre décor
Dans un autre bar à côté, les prostituées consomment tranquillement leur bouteille de bière en fument leur cigarette pour se réchauffer un peu du froid. Ici l’entrée est gratuite mais, il faut payer la consommation pour pouvoir rester dans les lieux. Il est très difficile de reconnaître les gens à cause des lampes veilleuses allumées. Certaines prostituées dansent tandis que d’autres s’approchent pour entamer une discussion.

« Pouvez-vous me payer une bière? Si vous voulez passer de bons moments, je suis là. Je suis la plus jeune et la plus généreuse. Avec 10000 F Cfa, je suis à vous », lance une jeune prostituée à notre endroit. Elle a aussitôt pris place à nos côtés. On la surnomme la Lionne.

Des clients que nous avons rencontrés, nous disent leur satisfaction après avoir satisfaire leur libido. « Je fréquente les prostituées parce que je n’ai pas de copine. Il suffit d’avoir 5 000 F Cfa pour venir ici, satisfaire sa libido et repartir. Aujourd’hui, je suis tombé sur une mineure qui n’a rien à envier aux adultes », témoigne un client.

Un autre client que nous taquinons sur sa préférence l’assume sans détour : « Maintenant, j’ai laisse tomber les vieilles prostituées avec l’arrivée des jeunes mineures. Il n’y a que des mineures qui font l’affaire et qui sont là. Je n’aime que les prostituées, mais je ne veux pas non plus avoir une copine qui me fatigue en longueur de journée en te demandant de l’argent ».

Et la sécurité dans cette jungle ?

Pourtant malgré cette clandestinité, des prostituées mineures ne veulent pas accompagner les clients dans n’importe quel lieu de choix, de peur d’être agressées. Elles préfèrent rester dans l’auberge où elles bénéficient une protection assurée. Cette pratique fait rentrer une manne financière très importante pour cet auberge.
« Ici personne ne sort parce que nous travaillons en partenariat avec les gérants des structures. Quand nous avons des clients pour passer à l’acte, le client paye d’abord 5 000 F CFA pour l’hôtel. Si, nous sortons dehors, c’est un manque à gagner pour l’hôtel »explique l’une d’elles.

Il y va aussi de notre sécurité parce que les clients peuvent nous agresser ou peuvent refuser de nous payer après avoir satisfait leur libido », renseigne une prostituée. Pour tout l’or du monde, les prostituées ne sortent jamais du cadre, quelque soit le prix payé par un client.
Les prostituées viennent de divers horizons de Dakar et sa banlieue. La plupart d’entre elles viennent de Thiaroye, Yeumbeul ainsi que les Sicap.

En banlieue aussi des mineures s’’y prêtent dans la clandestinité

La prostitution s’exerce le plus souvent aussi en banlieue dans la plus grande clandestinité, ce qui peut faire courir un gros risque aux adeptes de « bonne chair » sur le plan sanitaire.
« Je n’ai besoin d’avoir un carnet de santé parce que je ne suis pas une prostituée professionnelle. J’exerce ce métier qu’occasionnellement pour avoir un peu d’argent en vue de subvenir à mes besoins », confie une jeune fille mineure.
Oui en banlieue, les prostituées mineures louent leur propre chambre pour mener dans la plus grande clandestinité le plus vieux métier et sans carnet de santé. Des fois, leurs clients les contactent par téléphone pour caler un rendez-vous.

Les clients viennent ici pour satisfaire leur libido et partir », confirme une prostituée mineure.
A l’intérieur de la chambre, il y a un matelas à même le sol. Et les lieux ne disposent pas d’électricité, l’éclairage se fait à la bougie.
« Nous n’avons pas besoin de confort dans notre chambre. Nous ne sommes pas des prostituées professionnelles, nous exerçons ce métier seulement en cas de besoin, c’est la raison qui explique l’absence de carnet de santé », témoigne une fille mineure.

Ensuite tôt le matin, elles rentrent discrètement chez elles. Souvent elles croisent leurs parents au réveil, participent financièrement à la dépense quotidienne.  Ensuite, c’est motus et bouche cousue coté parental.

Saër DIAL

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