Violences conjugales : Quand les femmes qui subissent la furie de leur époux brisent le silence !

Aujourd’hui,  de plus en plus les associations de défense des femmes   dénoncent   les violences faites à ces dernières dans le vécu conjugal. Au sein de beaucoup de ménages, elles sont agressées physiquement et moralement. Aujourd’hui, les victimes brisent le silence pour dénoncer ces pratiques qui atteignent des proportions inquiétantes. Lactuacho.com s’y est intéressé.

La  violence morale  va  de la privation sexuelle à l’abandon du lit conjugal par le conjoint. Des témoignages renseignent sur cette pratique devenue  monnaie courante dans beaucoup de ménages sénégalais.

L’alcoolisme première source de  violence !

De notre reportage, il ressort que dans les ménages où le chef de famille est alcoolique, la cohabitation entre époux, s’avère difficile. Awa et Ndeye Touty n’y vont pas par quatre chemins.

« Mon mari, rentre très saoul  le soir. Une fois à la maison, il tape très fort à la porte jusqu’à  perturber le sommeil de nos voisins. Si je tarde à ouvrir, il commence à m’insulter. Une fois dans la chambre, il se jette sur moi en me roulant de coups. Même les locataires des autres appartements, n’échappent pas à sa furie. Dans ses dérives, il se permet même d’uriner dans la chambre en abreuvant d’injures », témoigne Awa, une femme très meurtrie.

Autre foyer, autre calvaire, Ndéye Touty  aussi fait partie de ces femmes qui vivent ce martyre au sein de leur ménage.

« Je me débrouille pour nourrir mes enfants avec la vente de poissons. J’ai un mari qui passe en longueur de journée à faire le tour des bars pour se saouler. Chaque soir, il rentre ivre et ne cesse de m’abreuver d’injures et me bat tous les jours. Un jour, il m’a même cassé  mon bras, ce qui avait poussé mes frères à venir jusqu’ici pour lui faire sa fête. N’eut été l’intervention des gens du quartier, mes  frères allaient le tuer. Je ne peux plus regarder les gens du quartier en face parce que maintenant tout le monde est au courant que mon mari est un ivrogne. Mes parents  me demandent de le laisser seul mais je ne peux pas le faire à cause de mes enfants. J’ai tout fait pour qu’il laisse complètement l’alcool mais rien. J’ai été voir beaucoup de marabout en dépensant beaucoup d’argent pour qu’il arrête de consommer de l’alcool », raconte Ndéye Touty.

Elle poursuit : « Quand il bat mes enfants et que je m’y oppose, il s’en prend à moi. Il jette tout objet qui est à sa portée. Il m’a maintes fois blessée. Je suis vraiment désorientée et je ne sais plus quoi faire. Si je l’abandonne, il ne pourra plus en sortir et cela sera regrettable ».

Ces violences  peuvent malheureusement se solder parfois par une fin tragique

Certaines femmes, victimes de la furie de leur époux, rendent souvent  l’âme.

Pour illustration, nous sommes en plein cœur de la banlieue où sévit une grande pauvreté. Ici les gens vaquent tranquillement à leurs occupations. Un groupe de femmes discutant calmement sous un arbre, s’affaire autour de la théière en train de bouillir sur le fourneau. Et c’est  dans leur quartier que s’est produit ce drame de l’époux qui se battait sa femme jusqu’à mort s’en suive.

Quelques rares jeunes couraient de gauche à droite, jouant au cache-cache. D’autres jeunes s’affairent autour d’un baby foot pour se livrer à des parties de jeux.

Certaines femmes ont préféré briser le silence pour dénoncer certaines pratiques de la part des hommes.

« Cette histoire n’a pas surpris les habitants du quartier. L’homme était tout le temps en état d’ivresse et il battait sa femme à longueur de journée.  Le jour du drame, sa femme était partie au marché en emportant les clés de leur chambre. Etant sous l’emprise de l’alcool, il brisé la porte. Lorsque sa femme était revenue du marché, il l’abreuve d’injures. Et une altercation s’en est suivie et le mari lui donne un coup très violent sur la tête avec un petit pilon. La femme est tombée raide, tout en baignant dans une mare de sang. Elle est décédée dans la maison avant qu’on ne l’évacue à l’hôpital », témoigne une femme  toujours émue qui racontant l’histoire avait les larmes aux yeux.

Pourtant, loin d’être un cas isolé, cette situation est devenue très fréquente dans les ménages sénégalais  qui sont minés par des heurts au quotidien. En témoignent ces autres femmes

« Ma propre  copine avait été  battue par son mari et deux jours après, elle est décédée. Pour une histoire de jalousie, l’homme a battu sévèrement sa femme. Et c’est deux jours après que la femme est décédée suite aux violences que son mari a exercées  sur elle », témoigne  femme. Sous l’anonymat

Coura Mbaye, une troisième femme de renchérir : « Mon mari m’a frappé pour une histoire de jalousie. Un jour, je suis revenue un peu tard à la maison après le baptême. Ce jour-là, il m’a traitée de tous les noms, allant même jusqu’à me traiter de prostituée. Il  m’a tellement battue et j’ai eu le bras fracturé ».

A côté de cette violence physique exercée sur  les femmes, s’invitent la violence morale.

Privation sexuelle, abandon du lit conjugal, deux autres formes de violence  morale

Physiquement moins violente mais moralement pénible, des femmes subissent  ces formes discrètes  de violences, allant de la privation sexuelle à l’abandon du lit conjugal. Pour punir leurs femmes, des hommes refusent systématiquement d’entretenir des relations sexuelles avec ces dernières, s’ils n’abandonnement pas carrément le lit conjugal.

Ces  femmes qui souffrent en silence l’abandon du lit conjugal par leur mari tan disque d’autres femmes sont privées de rapport sexuel par leur conjoint.

« Je souffre profondément dans mon fort intérieur. Cela fait aujourd’hui  six  mois que je suis restée sans entretenir de relations sexuelles  avec mon mari. Au cours d’une dispute, sous l’emprise d’une colère noire, je lui ai lancé à la figure que je fréquentais d’autres hommes et qu’il ne pouvait rien. Et pourtant, il a été le premier à me dire qu’il couchait avec d’autres femmes. Pour lui faire mal aussi, j’étais obligée de lui mentir pour l’attendre dans son amour propre. Depuis cette date, il refuse d’entretenir des relations sexuelles avec moi », témoigne une femme.

Elle poursuit : « Cette situation, beaucoup de femmes la vivent au quotidien dans un grand silence. Je suis obligée de rester sage en attendant qu’il  revienne à de meilleurs sentiments. Parfois, je trouve même des paquets de préservatifs dans ses poches. Je sais qu’il me trompe lourdement avec d’autres femmes ».

Contrairement aux autres femmes qui partageaient malgré le conflit le lit nuptial, la dame Soukeye a vu son mari, abandonner leur intimité.

« Je ne veux pas étaler l’intimité de mon ménage. Mais mon mari a abandonné le lit conjugal en dormant dans la chambre réservée aux visiteurs suite à mon désir de pratiquer l’espacement des naissances. Avec mes grossesses très rapprochées, j’ai pris la décision de pratiquer l’espacement de naissance pour ma propre santé et celle de mes enfants. Depuis lors, il a aménagé dans la chambre d’amis en abandonnant carrément le lit conjugal. Cette situation, je ne peux pas l’expliquer à ses parents, ni à ses amis. Je ne peux qu’attendre, qu’il revienne sur sa décision », confie Soukeye.

Penda, une autre femme  de témoigner : « Je pensais que mon mari ne pouvait pas se passer de moi mais aujourd’hui, il a brandonné le lit conjugal. Je mets mon mal en patience en espérant qu’il va me revenir bientôt. J’ai vraiment envie de sentir la chaleur de son corps. Les hommes sont imprévisibles »

 

 

 

Saër DIAL

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Saër DIAL

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