Un pays en vacances… La Chronique De MLD Par Mamadou Lamine Diatta

Une question à brûle-pourpoint : In situ, quel est le segment de la société sénégalaise qui fonctionne actuellement à merveille ? On n’en voit quasiment pas mis à part le bon vieux Business de la politique politicienne et un peu cette économie souterraine dont l’actualité est alimentée par la scabreuse  affaire des deux éléments du GIGN( corps d’élite) arrêtés avec la somme de deux milliards CFA en faux billets.

Et même pour ce dossier rocambolesque, certains ont pris le malin plaisir de rappeler que les deux gendarmes indélicats feraient partie de la garde rapprochée du Premier ministre. Bon sang, quelle est la responsabilité de Monsieur Amadou Ba sur les activités délictuelles d’un personnel d’appoint dont il ne maîtrise ni les critères de désignation encore moins la nature de l’activité ?

Le Sénégal n’est pas à l’arrêt mais il flotte visiblement un air de vacances à près de six mois de la prochaine présidentielle et il faut toujours trouver un os à ronger pour satisfaire la forte demande d’une opinion publique friande d’informations relevant du People.

Pendant ce temps, Macky Sall l’hyperprésident a pris les airs pour Johannesburg. Au regard d’une économie loin d’être vigoureuse aux contours plutôt rachitiques, le Sénégal est sûrement à mille lieues d’être admis dans le cercle fermé des BRICS mais son Leader a été couvert d’honneurs et de gloire  par le Président Chinois qui a fini de propulser le pays au rang de « perle de l’Afrique de l’ouest »

En matière de diplomatie et de relations internationales, ce n’est pas rien d’autant qu’avec le rôle prééminent joué par le Président Sall dans l’admission de l’Afrique au G20, le prestige de notre pays s’en trouve forcément renforcé et il faudrait s’attendre prochainement à d’importantes retombées en termes d’investissement au vu de la qualité de notre signature confirmée par les agences de notation financière.

Cela dit, les contingences domestiques sont plus complexes.

L’administration fonctionne difficilement  avec cette règle non écrite du Parti/ État  dont les fonctionnaires se tournent les pouces dans l’attente du choix présidentiel… Oui, la lenteur du processus de désignation par le Chef de l’Etat du candidat de Benno, son candidat à lui, a mis du plomb dans l’aile du régime.

Les ministres et autres Directeurs Généraux  rechignent à prendre des décisions importantes car ils ne savent pas de quoi demain sera fait. Pire un remaniement ministériel ou réaménagement gouvernemental est imminent et se fera forcément après le choix du candidat de Benno.

En vérité, ce pays est malade de cette  élite condescendante et pourtant peu efficace.

Quand de hauts responsables du pouvoir se soucient davantage de ces dattes de Sonko pas encore consommées et de son petit-déjeuner carcéral  plutôt  que de la dynamique de développement à amorcer, il y’a de quoi s’inquiéter sur le niveau de réflexion de cette flopée de détaillants et de promoteurs de l’invective.

Il faut élever le débat en lieu et place de cette querelle de clochers des plumes du pouvoir qui se croient tous  obligés d’apporter une cinglante réplique à cet «  impertinent » de Felwine Sarr qui aurait eu le toupet de défier  la République. On rend plutôt un mauvais service au Prince avec cette ruée voire cette battue sur le pauvre Felwine. Cette communication réactive pour le moins contreproductive sonne comme une tentative de musèlement des voix discordantes et cela rappelle un peu Me Wade et ses scribes qui tiraient  souvent sur  Amadou Makhtar Mbow, star des assises nationales à la fin du magistère du Pape du Sopi.

 

Une économie en berne

 

Tout porte à croire que cette actualité ronronnante risque d’être notre lot quotidien durant cette période qui nous sépare de la présidentielle à venir.

Il faudrait s’attendre à  un enchaînement d’événements politiques majeurs comme la campagne des parrainages, la pré- campagne puis l’ouverture officielle de la campagne électorale.

Dans un tel contexte, qui va faire tourner cette machine économique créatrice de valeur ajoutée et de richesses  au moment où les projections du début d’exercice ont déjà évoqué une croissance proche de deux chiffres malgré le léger report de l’exploitation pétrolière et gazière ?

Personne surtout que les principaux animateurs du secteur privé national sont tous embarqués dans ce champ politique qui permet de bénéficier des marchés publics et de faire marcher le Business. Il s’agit d’un système de vases communicants, tout est lié au regard des inextricables jeux d’intérêt qui rythment la marche de l’Etat, de ses démembrements, ses excroissances et ses nombreux partenaires. Les candidatures voulues et réclamées à cor et à cris d’icônes du secteur privé comme Racine Sy , Serigne Mboup et tant d’autres achèvent de nous rappeler que la politique cet art de gérer la cité est plus que jamais au cœur de nos préoccupations. Elle est juste consubstantielle à notre présence sur terre.

Oumou Khaïry NDIAYE
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