Travaux De Réfection : l’opacité de bout en bout

L e Sénégal s’était réveillé totalement refroidi en apprenant que la réfection du Building administratif a été confiée à un spécialiste des carreaux. Loin de verser dans une quelconque stigmatisation, nombre de spécialistes en la matière n’avaient pas manqué de ruer dans les brancards. A ce propos, il faut rappeler que Fodé Diop, président de l’Ordre des architectes a été l’un des premiers à dénoncer l’attribution d’un tel marché dans des conditions aussi nébuleuses.

Et pour cause, de bout en bout, le marché de réfection de ce bâtiment qui abritait pratiquement tous les ministères du Sénégal est le véritable épicentre d’une opacité qui ne dit pas son nom. Au départ, il était prévu la somme de 17 milliards francs CFA pour sa réfection. Et, de rallonge en rallonge, la somme totale a fini par atteindre la longue barre des 40 milliards francs CFA.

De ce point de vue, tout le monde s’est posé énormément de questions sur une aussi couteuse réfection. Au cœur de ce marché, Abdou Latif Coulibaly, cidevant Secrétaire général du Gouvernement, ne parvenait à fournir aucun argument convainquant et pouvant permettre de clamer que les procédures ont été bien gérées dans toute leur rigueur. Que nenni !

L’on est carrément loin d’une gestion transparente surtout que des professionnels qui s’activent dans le secteur du bâtiment continuent de poser nombre de questions, restées sans réponses. Ce qui a le plus irrité les Sénégalais, c’est la seconde rallonge de près de 330 millions liée à un avenant sorti de nulle part. Ce que la Direction du contrôle des marchés publics (Dcmp) avait refusé – avant d’accepter finalement.

Elle faisait pourtant savoir qu’un «avenant ne peut prendre en compte des prestations antérieures à son entrée en vigueur». Mieux, «que le règlement de telles prestations peut être envisagé plutôt dans le cadre d’une indemnisation, conformément aux dispositions de l’article 45 du code des obligations de l’administration.»

Mais, par le poids de la pression, le décaissement avait eu lieu, démontrant au passage que ce building n’est rien d’autre qu’un gouffre milliards. Aujourd’hui que le débat autour de cette réfection refait surface suite à l’incendie survenu le 26 août 2021, des réponses fermes sont toujours attendues.

Jusque-là, rien. Absolument rien de concret, si l’on sait que la transparence semble ne pas être la règle dans ce marché d’une opacité totale. Sur la même lancée, d’aucuns interpellent l’Etat du Sénégal sur la pertinence même d’une construction de sphères ministérielles parallèlement à une réfection qui a coûté près de 40 milliards.

A titre d’exemples, il faut retenir que lesdites sphères sont d’une modernité à tout point de vue. Elles sont constituées de quatre immeubles R+8 et doté chacun d’un sous-sol.

L’infrastructure administrative est munie de 44 salles de réunions équipées en matériels audiovisuels, de 4 salles de formation, de 4 salles d’archives, un auditorium de 200 places avec des cabines de traduction simultanée, deux centres médico-sociaux, une garderie d’enfants, deux salles de prière (une mosquée et une chapelle), un centre multifonctionnel et un centre opérationnel de supervision.

Le Vrai Journal

Mamadou Nancy Fall
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