Tabaski à Dakar : Les vendeurs de moutons cherchent clients

A quelques jours de l’Aïd-elKebir, «L’As» s’est rendu au marché et sur quelques points de vente de bétail. ce, pour s’enquérir des différents prix des denrées et du bétail.

A quelques jours de la fête de tabaski, le prix de l’oignon local est passé de 250 à 300 francs CFA le kilogramme, tandis que celui de la pomme de terre est à 600 francs CFA. Babou Guèye, un commerçant établi au marché Tilène de Dakar souligne : «contrairement aux dernières années, le marché est actuellement bien approvisionné en oignon et en pomme de terre, malheureusement, les prix restent très élevés».

Même point de vue pour Mariama Ngom vendeuse de légumes qui dit : «contrairement à ce qu’on dit, le marché est bien approvisionné en oignons. Malheureusement à l’approche de la fête, les choses ne bougent pas. Nous ne vendons pas beaucoup à cause de la présence de l’oignon importé qui est trop cher. On achète le sac de 25 kg à 6 000 francs CFA à Noto, mais ici on ne peut pas l’obtenir à 7 000 francs, le kg revient à 300 francs chez nous les grossistes. Avec ce prix nous ne parvenons pas à avoir des bénéfices, car le transport coûte cher», se désole-t-elle.

Selon elle l’État doit diminuer les importations d’oignons pour que l’oignon local ait de la valeur. En effet, ce coût de ces denrées est dû en partie aux problèmes de conservation car les produits sont périssables.

«Actuellement les paysans ont d’importants stocks d’oignons. Si toutefois l’oignon connaît une rupture à l’occasion de la Tabaski, ce sera à cause des problèmes de conservation. Nous n’avons pas de magasins pour conserver nos marchandises pour éviter qu’elles pourrissent», a-t-elle ajouté.

Le mouton intouchable à Dakar

La Tabaski, c’est aussi l’une des célébrations religieuses les plus respectées au Sénégal avec notamment le sacrifice du mouton. C’est pourquoi à quelques heures de la fête, des points de vente de moutons sont installés un peu partout dans les rues et places de Dakar.

D’habitude, les béliers commercialisés sont essentiellement des moutons de race. Le poids et la race sont les principaux déterminants des prix des animaux. Ainsi, l’on peut trouver sur les marchés dakarois des moutons de race laadoum à des prix supérieurs à 300 mille francs CFA, jusqu’à 1,5 million de Fcfa

Avec la conjoncture, Doulo Sow a opté pour la vente de béliers à moindre coût. Vêtu d’un boubou bleu, le turban enroulé autour de la tête cache presque sa bouche et son nez. Il s’est installé sur les deux voies du marché Sahm depuis plus de deux semaines. Il se plaint néanmoins de la rareté de la clientèle, à quelques jours de la fête, car il n’a vendu que cinq moutons. Pourtant par rapport aux autres vendeurs, ses prix sont abordables et varient entre 75 000 et 250 000 f CFA.

«Cette année les affaires ne marchent pas comme on le souhaite. Les clients viennent au comptegouttes, sûrement à cause de la conjoncture. Ils viennent demander les prix mais n’achètent pas. La preuve, je n’ai vendu que cinq moutons», se plaint-il.

D’après plusieurs bouviers, le bétail est vendu à peu près au même prix que l’année dernière.

Papis Camara accompagné de son fils cherche depuis 07h un mouton qui correspond à son budget. Il est déterminé à le trouver malgré son petit budget. «Nous savons tous que les temps sont durs. Mais chaque père de famille a le devoir d’accomplir ce rituel religieux. Donc, je remets tout entre les Mains de Dieu et je lui fais confiance ; Il va me donner de quoi faire le sacrifice d’Abraham», dit-il d’un air résigné

Extraits de L’As

Oumou Khaïry NDIAYE
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