Surenchère à Touba : Les secrets de la forte spéculation sur le prix de l’ oignon

La hausse vertigineuse du prix de l’oignon à Touba, à l’occasion du Magal de Darou Khoudoss, a fait réagir les autorités locales, qui ont fait hier, une descente sur les marchés afin de mettre un terme à la spéculation

C’est une hausse du prix de l’oignon qui donne froid dans le dos. A Touba, plus précisément au marché Ocass, à l’occasion du Magal de Darou Khoudoss qui s’est déroulé avant-hier jeudi dans la Cité de Bamba, les commerçants ont dicté leur loi. Les images relayées çà et là sur la toile montrent des femmes qui se bousculent pour avoir de l’oignon vendu entre 1500 et 2500 FCfa, le kilogramme.

Alors qu’en temps normal, le kilogramme de l’oignon est échangé à 600 voire 800 FCfa. Des spéculations extraordinaires ont été constatées sur la vente de l’oignon. Ce sont des profits de plus de 200% que les commerçants ont réussi à réaliser, à l’occasion, sur le dos des responsables de ménages.

Informés de la situation, le Service départemental du commerce de Mbacké, sur instruction du Directeur du Commerce intérieur, a effectué une descente inopinée au niveau du marché Ocass pour stopper la hausse vertigineuse du prix de l’oignon dans la ville sainte de Touba.

Le chef du service départemental du commerce de Mbacké, Djeumbe Fall soutient avoir procédé à une importante saisie d’oignons sur des commerçants de Touba. L’opération s’est poursuivie hier vendredi au marché Ocass et dans d’autres marchés comme Darou Khoudoss où des spéculations sur le prix de l’oignon local sont signalées.

Selon le chef du service départemental du commerce de Mbacké, des commerçants ont tenté de profiter d’une petite tension sur l’oignon liée à la période transitoire du gel des importations de l’oignon provenant de l’extérieur pour hausser le prix. Djeumbe Fall de rassurer tout de même que l’oignon importé est déjà arrivé au port de Dakar et plusieurs camions seront acheminés à Touba

Des commerçants approchés prétextent avoir acquis leurs produits durant des moments de spéculation à des prix excessifs et à ce titre, ne peuvent les revendre à perte. L’oignon étant en vente libre, le défaut de facture pour justifier la détention licite a été la principale infraction constatée par le service départemental du commerce de Mbacké qui n’a procédé à l’arrestation d’aucun commerçant.

D’après le directeur du commerce intérieur, cette pratique excessive est favorisée par «le contexte de transition sur le marché entre la finition de la production locale et l’arrivée sur remarché de l’oignon importé».

Oumar Diallo explique que pendant cette période, la mise à la disposition des stocks dans le marché dès fois se fait difficilement ou tardivement.

«D’habitude, on ouvrait les importations un mois à l’avance, ce qui permettrait aux deux produits (local et importé)de se retrouver sur le marché. Mais, à chaque fois qu’on le faisait, les producteurs locaux souffraient parce qu’ils faisaient l’objet de méventes parce que l’oignon importé est beaucoup plus compétitif en termes de prix et de qualité», ajoute-t-il.

D’après lui, la couverture locale était assurée jusqu’après la fête de la Tamkharite et les importations ont été ouvertes à partir de vendredi 13 août 2022. Maintenant, les opérations de dédouanement, de sorties des containers du Port autonome de Dakar, compte tenu du long week-end de l’Assomption, ont un peu tardé. Ce qui a impacté la présence de l’oignon sur le marché».

Sur l’affaire de Touba, le Directeur du Commerce intérieur annonce que plusieurs tonnes d’oignons ont été saisies et ont été immédiatement vendues aux consommateurs sur place à 700 FCfa le Kg. «C’est une des sanctions prises à l’encontre de ces commerçants. Le produit est confisqué, vendu et l’argent de la vente est versé dans les caisses de l’Etat. Donc, cela fait deux sanctions. Non seulement, on saisit le produit mais l’argent de la vente revient à l’Etat»

L’Obs

Dieyna SENE
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