Sénégal -Lait et produits laitiers : le renforcement de la chaîne de froid est critique pour doper la commercialisation

En Afrique de l’Ouest, la consommation de produits laitiers est promise à un important essor dans les prochaines années avec la croissance de la demande et l’augmentation de la population. Parmi les pays qui tirent déjà la dynamique figure le Sénégal.

Au Sénégal, le développement de la chaîne du froid est l’une des clés pour améliorer l’offre en produits laitiers sur le marché local. C’est ce qu’indique une étude publiée en novembre 2022 par l’éditeur de revues scientifiques en libre accès MDPI.

Rappelant qu’au Sénégal, le lait produit et transformé localement est plébiscité par la population, le rapport explique que la chaîne de froid offre de nombreuses possibilités à l’industrie locale de booster la qualité de ses produits pour satisfaire une demande des consommateurs en pleine augmentation.

En effet, soulignent les auteurs, un recours au froid immédiatement après la collecte du lait en milieu pastoral à une température comprise entre 4 et 8 °C permet de retarder l’altération du produit en ralentissant la multiplication des microorganismes pathogènes.

Dans un contexte où les zones de production de lait cru sont majoritairement situées dans le nord-est et celles de transformation situées pour la plupart en zones urbaines/périurbaines, un tel service aide à réduire les pertes de produits lors du transport.

Actuellement, on estime que seulement 3 % des producteurs laitiers procèdent à une réfrigération régulière de leur lait après collecte. Ceci en raison du manque d’installations de réfrigération dans les zones de collecte et du coût élevé de l’investissement avec la faible fiabilité de la fourniture électrique notamment.

De fait, le rapport indique que le soutien du gouvernement sera essentiel pour accompagner les acteurs privés à développer des services de réfrigération du lait à bas coût et éduquer tous les acteurs de la chaîne de commercialisation sur la nécessité de la réfrigération du lait.

Dans cette logique, les auteurs estiment qu’une première action majeure serait par exemple de mettre à jour le « Guide de bonnes pratiques d’hygiène : maîtrise de la qualité dans la transformation laitière au Sénégal » qui s’adresse aux PME artisanales et semi-industrielles transformant jusqu’à 1 000 litres de lait cru ou reconstitué par jour en lait pasteurisé, lait caillé et yaourt.

Si ce document de référence publié en 2005 et mis à jour en 2011 promeut la mise sur le marché de produits laitiers sains pour les consommateurs, l’étude pointe du doigt l’absence de dispositions relatives à la réfrigération du lait cru. « En lieu et place, le guide explique que le lait doit être transporté dans les centres de collecte ou vers les transformateurs dans un intervalle de 3 h après la traite », précisent les auteurs du rapport.

Au Sénégal, la consommation de lait par habitant se situe autour de 40 litres annuellement selon les estimations. Le pays de la Teranga est le 7ème producteur de lait cru en Afrique de l’Ouest et le 5ème importateur de produits laitiers de la région en valeur avec une enveloppe de 63,5 millions $ dépensée en 2021 selon les données de la FAO.

Ecofin

Momar Diack SECK
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