Secteur des télécoms : nébuleuse autour de l’arrivée d’un 4ème opérateur au Sénégal

L’Etat annonce un appel d’offres international sans consulter les opérateurs nationaux affirme l’Amicale des cadres de la SONATEL. Une volonté qui cache, selon elle, une nébuleuse…  

« A notre grande surprise, l’Etat a demandé à un cabinet de travailler sur un appel d’offres international et de voir comment consulter au-delà des opérateurs nationaux sur la 4G.  Alors que l’Etat n’a même pas pris la peine de consulter les 3 opérateurs nationaux titulaires de licence et avec qui il a fait un pilote réussi avec des résultats remarquables pour l’image du Sénégal notamment lors du sommet de la francophonie à Dakar » indique la note transmise.

Selon l’Amicale, le fait de lancer l’appel d’offre international sur l’attribution des fréquences 4G serait probablement un artifice pour emmener un 4ième opérateur au Sénégal Les dernières études menées y compris celle effectuée par Raul Katz Professeur à la Columbia Business School de New York (Economics and Finance) et actuel Président de Telecom Advisory Services démontrent que le marché du Sénégal ne peut pas acquérir un 4ième opérateur.

L’expérience internationale indique que 3 opérateurs télécoms sur le marché est un nombre permettant d’assurer les bénéfices attendus par les consommateurs (avantages tarifaires et innovation technologique) tout en garantissant un niveau adéquat et durable d’investissement et de recettes fiscales pour l’Etat.

D’autre part, note-elle, l‘observation des marchés étrangers indique qu’un niveau de concurrence non maîtrisé, impliquant plus de 3 acteurs, conduit à un moindre montant global d’investissement (en conséquence du risque concurrentiel) et à des coûts d’inefficacité (liés aux faillites, aux sorties du marché et aux acquisitions).

Au Sénégal, trois acteurs ont assuré une concurrence suffisante dans les mobiles et ont garanti des investissements et des retombées économiques croissants pour le pays. La tendance mondiale est aujourd’hui à la consolidation dans le secteur pour revenir à 3 acteurs (Europe, Amérique du nord, Afrique). En conséquence, nous devons retenir qu’accroitre le nombre d’acteurs sur le marché serait préjudiciable à la maximisation de l’impact économique des télécommunications et des recettes pour l’Etat du Sénégal.

Michel DIEYE

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