L’Amicale des Cadres de la SONATEL sous la houlette de son Président Demba Diarra MBODJI, a exprimé ce mardi 7 avril 2015 toute son indignation suite à la sortie de leur ministre de tutelle. Dans une déclaration liminaire remise à la presse « sur les agressions subies par le secteur des télécommunications », elle a réagi « face aux contre-vérités du Ministre des télécoms Yaya Abdou KANE autour de la licence 4G au Sénégal ».
La pièce détenue par Lactuacho fait état de « dessous d’un contrôle du trafic et du retour de la surtaxe et condamne le come-back déguisé de Global Voice Group (GVG) », mais aussi de « nébuleuse autour de l’arrivée d’un 4ième opérateur de télécommunications au Sénégal », sans oublier « l’absence de vision stratégique sur l’économie numérique » Elle dénonce par ailleurs « les tâtonnements et le pilotage à vue de l’Etat par rapport au secteur des télécommunications ».
Voici pour nos lecteurs, point par point, les grands axes de la sortie récente du ministre Yaya Abdou Kane et la réponse (point par point aussi) de l’Amicale des Cadres de la Sonatel.
1) Sonatel n’a jamais fait une offre et n’a pas encore reçue une demande dans ce sens
L’ACSON dénonce les affirmations catégoriques du Ministre des télécommunications, le sociologue Yaya Abdou Kane. Ces affirmations sont manifestement contraires à la vérité. En effet, après vérification auprès de la Direction Générale, nous sommes en mesure d’apporter les précisions suivantes :
-Sonatel n’a jamais été consultée par l’Etat du Sénégal pour faire une offre !
-Sonatel n’a jamais fait une offre à l’Etat ou à l’ARTP encore moins au Ministre des télécommunications
2) En écoutant le Ministre à la radio et en le liant dans la presse, Sonatel aurait fait une offre de 12, 15 et 26 milliards ? Non seulement c’est faux mais le Ministre a inventé, Sonatel n’a jamais été consultée.
-Au terme de ces expérimentations que constitue la phase pilote de la 4G, « les propositions reçues des opérateurs ont été jugées insuffisantes« , explique le Ministère des Télécommunications. Cet élément a d’ailleurs été repris par la presse nationale notamment RFM, l’Obs et la presse internationale notamment par Jeune Afrique du jeudi 02 avril 2015 par Coralie Pierret.
-A ce jour, Sonatel n’a pas encore été invitée à soumettre une proposition pour l’obtention d’une autorisation d’utilisation des fréquences 4G. Elle n’a pas non plus transmis d’offre aux autorités, au demeurant il aurait fallu pour pouvoir transmettre une offre, que l’Etat communique un cahier des charges qui définit notamment les obligations de couverture géographique, de qualité de service etc……, ce qui n’est pas le cas.
Nous tenons à rétablir la vérité de ces faits que l’on retrouve dans la presse depuis la semaine dernière.
3) Précisions sur l’arrêt brutal de la phase pilote 4G d’Orange sans explications ni motivations de la part des autorités
Pour précisions : Sonatel a été obligée d’arrêter les tests de la phase pilote de la 4G à compter du Mardi 31 Mars à 23h59 à la suite de la décision de L’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), notifiée à Sonatel le lundi 30 mars 2015. Et ceci, malgré les nombreux courriers de Sonatel sans réponse de la part de l’Etat, demandant les modalités d’octroi de la 4G. Notre souci majeur était d’éviter l’arrêt de la phase test. Un silence qui en dit long sur les intentions non avouées des autorités.
4) Quelle pourrait être la fourchette de redevance à payer pour l’octroi des fréquences 4G ?
–Tous les benchmarks démontrent qu’on ne peut pas comparer le prix d’attribution des licences ou autorisations d’un pays à un autre sans tenir compte de la population et de la richesse du pays !
– Rappel du principe de la fixation des prix:
Les prix des fréquences 4G peuvent connaitre des variations importantes entre pays en fonction de la population adressable et du niveau de richesse du pays.
Il existe 2 corrélations à retenir au moins :
-plus un pays est « riche », plus le prix d’attribution des fréquences a tendance à être plus élevé.
-plus la population est importante, plus le prix d’attribution des fréquences 4G a tendance à être important.
C’est pourquoi les comparaisons internationales des prix d’attribution des fréquences doivent être fortement relativisées et nuancées.
Par exemple, au Maroc, la contrepartie financière des fréquences 4G attribuées par le régulateur marocain (ANRT) aux 3 opérateurs est de 188 millions d’euros, soit près de 123 Milliards de FCFA.
Mais attention, le Maroc avec ses 33 millions d’habitants est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal, et dispose d’un PIB par habitant 3,3 fois supérieur à celui de notre pays. La comparaison avec le Maroc doit forcément tenir compte de ces paramètres. Une Comparaison dans l’absolu, sans tenir compte de ces paramètres n’a pas une grande signification !