Santé, Élection, Sécurité, Emploi : Sénégal noyé dans des bizarreries

Au Sénégal, le rythme est difficile à suivre et le feu de l’actualité laisse apparaître un pays en délitement ou en déliquescence. Alors que nous n’avons pas encore fini d’épiloguer sur les quantités de drogue et de chanvre indien saisies par les Douaniers, les militaires, la police et la gendarmerie,

voilà que le feu consume des bébés à Linguère,

que des jeunes sénégalais meurent en formation à la police,

que des hommes politiques se substituent à la justice pour condamner leurs pairs,

que des travailleurs sont licenciés et d’autres arrêtés parce qu’ayant des revendications,

que la CENA n’avait aucun droit de regard sur le parrainage lors de la présidentielle de 2019,

que nos routes tuent,

que le personnel de santé affecté à l’intérieur du pays refusent de rejoindre leur poste,

que des entreprises font travailler des sénégalais sans contrat de travail,

que des pêcheurs se noient,

que d’anciens premiers ministres vont être grassement pris en charge avec nos deniers publics, etc.

Les populations de surcroit les étrangers s’étranglent d’étonnement face à ce qui se déroule sous leurs yeux. Nous sommes en train de subir avec une vitesse vertigineuse les avanies de notre destin de Sénégalais.

C’est comme si, dans tous les segments de la vie de la société, les gens ont honte d’appliquer les normes, de se conformer. Le Sénégalais a un vrai problème avec les normes. Résultats des courses, nous frôlons toujours à des moments de notre évolution en tant que peuple de graves incidents républicains.

Partout, ce sont des bricolages et des improvisations avec à la clé une farandole de décideurs aux déclarations toujours prêtes à cacher les choses, des incompétences, des boulettes et des bévues.

De l’urbanisme à la santé, de la justice à l’économie, de l’élection à l’environnement, des universités au transport terrestre, du contrôle routier à l’état des vecteurs de transport, les sénégalais se retrouvent dans un pays qui prend de l’eau de toute part avec des secteurs troués par ceux qui sont censés donner l’exemple ou faire appliquer les normes plaquées noir sur blanc dans nos textes, lois, codes et règlements. C’est l’horreur quoi !

D’où provient cette odeur nauséabonde qui est en train de consumer le pays et de nous consumer ?

L’État s’engage de plus en plus dans un terrain vague avec en toile de fond une crédibilité de la parole politicienne et médiatique qui continue de s’effondre dans les abysses.

La voie que le Sénégal a prise n’est pas la bonne et la situation pré-insurrectionnelle qui a secoué le pays entre les 3 et 8 mars 2021 est bien fraîche dans nos consciences et subconsciences. Il faut que les politiques s’affranchissent et que le Sénégal revienne dans le vivable et le viable.

Quand tout devient objet de gouvernement, les détenteurs du pouvoir se doivent de surveiller les normes, de les appliquer et de les faire appliquer.

C’est tout ce que nous demandons au Président Macky Sall et à son gouvernement.

24 heures

Oumou Khaïry NDIAYE
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