L’une des contraintes majeures au développement de l’élevage au Sénégal reste le vol de bétail. «Par-delà son caractère délictuel avéré, ce phénomène constitue une atteinte grave à la sécurité alimentaire, à la génération des revenus, à la quiétude et à la cohésion sociale, en milieu rural», a alerté El Hadji Aboubacar Bitèye, président de l’Association nationale de lutte contre le vol de bétail, lors d’une rencontre tenue à Ndramé Escale (région de Kaolack) pour y «renouveler et installer le bureau communal de lutte contre le vol de bétail».
«Aujourd’hui, nous avons un nouveau coordonnateur en la personne de Younouss Diack. Depuis 2010, nous avons entamé ce travail sans l’appui de l’Etat, par nos propres moyens. Ce qui fait qu’à travers le pays, nous avons mis sur pied 50 Comités communaux de vigilance du Nord au Sud-est en passant par le Centre. Dans le cadre de travail de suivi et évaluation, nous sommes dans une phase de redynamisation des comités qui ont été montés. C’est à ce titre que, aujourd’hui, nous avons donné quelques recommandations», a indiqué M. Bitèye.
Il s’agit, de «renforcer la sensibilisation et la communication», mais également de «miser sur les dialogues et la concertation».
Le vol de bétail tend même à devenir un problème sous-régional
«On n’a pas d’armes, mais nous pensons qu’avec la concertation, nous parviendrons à atteindre nos objectifs. Parce que, le paradigme du développement a changé. Aujourd’hui, ce sont les communautés qui sont actrices de leur développement articulé sur la territorialisation des politiques publiques dans laquelle, le maire a un rôle à jouer. Nous travaillons avec les services déconcentrés de l’État», a souligné Mr Bitèye.
A l’en croire, à leur niveau, ils ont un bilan chiffré.
«Par rapport au nombre de têtes volées, presque la moitié a été retrouvée depuis que nous avons commencé le travail. Et nous voulons dans ce sens que l’État nous soutienne pour qu’on puisse mieux travailler. »
« Pour les chiffres enregistrés de 2020-2021 dans les régions de Kaolack, Fatick, Tambacounda, Kaffrine, Louga, Saint-Louis, Matam, entre autres localités, le nombre de têtes volées en 2020 est de 12 316. Sur ce nombre 5 101 bêtes ont retrouvés soit 41,42% et 7 215 perdues soit 5 8.5%. Pour ce qui est de 2021, le nombre de bêtes volées est chiffré à 9 114, seules 6 702 bêtes ont été retrouvées soit 73,53%. Le nombre de têtes perdues s’élève à 2 412 soit 26,46%. Ce qui montre qu’au total entre 2020 -2021, 21 430 têtes de bétail ont été volées et que seuls 11 803 individus ont été retrouvés. Ce qui donne un pourcentage de 55,07%, entre autres, a indiqué El Hadj Aboubacar Bitèye
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