Réconcilions le temporel à l’intemporel- Par Patrice Sylva

Nous avons hérité du colon plusieurs tares qui ne collent pas avec la réalité sociologique de nos sociétés africaines ou le temporel et l’intemporel façonnent et modèlent depuis longtemps nos valeurs culturelles et cultuelles.

Alors faut-il bannir la laïcité de notre dispositif constitutionnel ou faut-il au contraire la renforcer?

Un éminent professeur de droit pense qu’on à une laïcité de collaboration entre le politique et le religieux et non pas une laïcité de séparation.

Mais qu’est ce que la laïcité donc? De quelle laïcité  parle t’on? Pourquoi son absence ou sa présence dans la constitution suscite-t-elle autant de passion?

La laïcité est un principe qui affirme la neutralité de l’État à l’égard des questions religieuses. Elle se traduit par la séparation des institutions politiques et administratives de toute influence religieuse ou confessionnelle.

Cette laïcité nous l’avons tout simplement hérité du colon français, affirmer le contraire c’est faire preuve de cécité intellectuelle.

Chaque société a ses valeurs et ses croyances; pourquoi devrons conserver une pratique française qui ne colle pas avec nos réalités ?

Dans un pays majoritairement croyant et surtout pratiquant, cette  laïcité hexagonale est-elle adaptée aux réalités socioculturelles du pays?

Le défi de nos États en développement c’est la formation et l’éducation dans nos valeurs ; dès lors peut-on atteindre ses objectifs en faisant fi du moule religieux sur lequel se sont ancrés et se développés les états occidentaux ?

La plupart des puissances développées ont forgé leurs peuples et leur développement à partir du fait religieux et culturel.

Les dérives constatées actuellement ( promotion des contre-valeurs , explosion de la criminalité juvénile, désarticulation et destruction de la cellule familiale base de toute société saine), nous conduisent à la catastrophe que nous vivons maintenant.

La perte de repères solides, l’absence de socle religieux dans l’éducation que nous inculquons  à nos enfants conduisent à une société désarticulée ou la violence est prégnante à tous les niveaux.

On m’opposerait la protection de la liberté de culte et la protection  des minorités religieuses !L’article 24 de la constitution abonde dans ce sens, mais est ce suffisant ?

Le professeur Niane propose d’aller plus loin en permettant l’État d’encadrer et de développer l’enseignement, la formation et l’éducation religieuse tout en légiferant d’une façon plus claire et plus adaptée afin de protéger les intérêts des minorités religieuses.

Cela permettra à ces minorités religieuses de s’épanouir et de pouvoir bénéficier de l’aide officielle de l’État.

D’autre part l’encadrement de la chose religieuse protégera la société des dérives extrémistes en ce sens où les services de l’État pourront efficacement intervenir si toutefois il est constaté un discours à caractère haineux ou désobligeant pour les minorités visibles.

Cette perspective ouvrira  une vaste discussion et beaucoup de réflexions dans la société et devra obligatoirement faire l’objet d’un référendum car Le Mouvement pour la Transformation Nationale donne la priorité à la participation populaire sur les décisions qui vont impacter durablement la structure sociétale tel que nous la connaissons.

 

Patrice Sylva

patriceserge.sylva@enap.ca

Dieyna SENE
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