Alors que leur publication officielle était normalement prévue ce jour, 31 mai, les listes de candidature retenues pour les élections législatives du 31 juillet prochain sont connues depuis hier. Les recalés, tout comme ceux qui ont validé (pour le moment) leur ticket, se regardent en chiens de faïence.

Et la scène politique est assez bouillonnante à cause de prises de position va-t-en-guerre constatées dans presque tous les cercles. Comme si cela ne suffisait pas, c’est le Président Macky Sall qui remet une couche sur le débat autour d’une probable troisième candidature. Autant dire que c’est le flou total.

Le climat social est en ébullition avec plusieurs secteurs de l’activité économique qui remettent sur la table différentes plateformes revendicatives. S’il est vrai que le Gouvernement n’a pas manqué de faire des efforts pour apaiser la tension, force est de reconnaitre que l’atmosphère est très pesante. Faut-il le rappeler, les prix de plusieurs denrées ont d’ailleurs connu une hausse. Pire, si jamais le Gouvernement du Président Macky Sall décide de ne pas poursuivre sa politique de subventions sur plusieurs produits, l’on risque de vivre une véritable explosion des prix. Ce qui peut être de nature à provoquer un vrai malaise social.

Dans le même temps, au plan politique, on a l’impression que la braise couve sous la cendre. Et pour cause, depuis le dépôt des listes en perspective des élections législatives du 31 juillet, il y a comme une montée d’adrénaline dans pratiquement tous les cercles politiques. Les recalés, comme ceux dont les dossiers sont passés (pour le moment), sont sur le qui-vive.

Les discours menaçants fusent de partout avec des prises de position va-t-en-guerre qui en disent long sur les véritables enjeux de ce rendez-vous électoral. En attendant de savoir ce que donneront les éventuels recours, qui va passer à la trappe ? Et qui sera en lice le 31 juillet prochain ? Deux questions qui taraudent l’esprit des Sénégalais, surtout à un moment où le ministre de l’Intérieur vient d’acter l’invalidation de la liste nationale de Yewwi Askan-Wi dirigée par Ousmane Sonko et la liste des suppléants de Benno Bokk Yaakar. La tension étant perceptible à tous les niveaux, certains observateurs n’hésitent pas à avancer que tout peut arriver.

Dans tous les cas, il est nécessaire de tirer la sonnette d’alarme afin que les sept sages du Conseil constitutionnel disent le droit dans toute sa rigueur. Ce qui est certain, c’est que les coalitions, aussi bien du côté de l’opposition que du pouvoir, bandent les muscles et menacent de descendre sur le terrain de la confrontation politique.

Pire, l’on n’a pas fini d’épiloguer et d’appréhender ces contentieux très lourds que le Président en remet une couche concernant la lancinante question d’une éventuelle troisième candidature. Qu’en sera-t-il réellement compte tenu du précédent de 2011 avec les nombreuses manifestations qui ont eu lieu à l’époque pour barrer la route au Président Abdoulaye Wade. Va-t-il passer à l’acte sans en mesurer les conséquences ? Le Sénégal retient en tout cas son souffle face à un horizon qui a rarement été aussi flou.

Le Vrai Journal