PROTOCOLE DE MAPUTO : Vers la création d’une plateforme de suivi en Afrique

Après la grande rencontre africaine tenue en mai 2017 sur le thème : « Maputo 12 ans après : quels défis pour les droits des femmes », l’Association des Juristes Sénégalaises (Ajs), organise une rencontre régionale à Dakar. Regroupant 20 pays francophones et la Gambie, ce colloque est une occasion de mettre en place une plateforme de suivi en Afrique.

Cette plateforme de suivi dont sa mise en place est une première en Afrique, doit impérativement commencer par des étapes dont la plus importante est la création d’une plateforme francophone africaine de suivi au niveau de chaque pays. Selon la présidente de l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), Fatoumata Gueye Ndiaye, la plateforme une fois mise en place sera accompagnée par des cellules nationales qui verront le jour également dans chacun des 20 pays qui partagent la langue française en Afrique et seront animées par des points focaux au niveau de chaque État.

« Ce qui fait que ces dernières vont produire des rapports périodiques centralisés au niveau du Sénégal par l’Ajs », a-t-elle expliqué. Ce qui permettra, précise-t-il, d’élaborer au niveau de cette plateforme « un plan d’action » dont l’intérêt est d’essayer de voir « comment inscrire, maintenant désormais ce dit plan d’action de cette plateforme dans l’agenda de nos chefs d’État à travers les antennes régionales (UA, CEDEAO) ». Mme Ndiaye s’exprimait en marge de la cérémonie d’ouverture de la rencontre africaine francophone sur l’état de mise en œuvre du protocole de Maputo qui se tient du 02 au 04 mai 2019, dans la capitale sénégalaise, Dakar. Vingt pays francophones prennent part à ce colloque régional plus la Gambie qui est un pays frère du Sénégal (la Côte d’ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Gabon, le Rwanda, la Mauritanie, le Mali, le Togo, la Tunisie, le Congo, le Niger, le Tchad, le Cameroun, la Guinée Conakry et Djibouti).

L’objectif principal de cette rencontre est de procéder à l’état des lieux de la mise en œuvre du Protocole de Maputo en vue d’adopter des positions communes et des initiatives innovantes pouvant aboutir à la mise en place d’une plateforme francophone pour une meilleure effectivité dans nos pays, des droits proclamés dans ce dit Protocole. Cette dernière a fait part que cette rencontre n’est rien d’autre qu’un suivi de celle organisée en 2017, sur le protocole de Maputo, à laquelle de fortes recommandations ont été faites par l’Association des juristes sénégalaises dont deux phares et des rencontres périodiques entre pays africain pour faire l’évaluation au niveau de chaque pays pour l’état de mise en œuvre du protocole. « Cette recommandation forte c’était de créer une plateforme de suivi au niveau de chaque pays », révèle –t-elle. « La mise en place de cette plateforme nous interpelle le plus dans cette rencontre. Raison pour laquelle, des panels vont se tenir pour permettre d’évaluer ce qui se passe dans chaque pays, l’état de mise en œuvre, les avancées et les défis qui restent à relever par rapport à la mise en œuvre concrète du protocole de Maputo », note-t-il.
La tenue de l’événement sur le protocole de Maputo qui est un instrument phare et un élément pour les droits des femmes et des filles, est une occasion pour le ministre de la Femme, Ndeye Saly Diop Dieng, de déclarer : « 15 ans après la création du protocole de Maputo, des avancées notoires ont été constatées au Sénégal ». Il s’agit de la parité qui a permis aux femmes d’être représentatives au niveau des institutions nationales, la capacité pour la femme de prendre en charge ses enfants, sa possibilité de donner sa nationalité à son mari, l’égalité du genre, entre autres.

Saër DIAL

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